Vaste campagne de boycott des produits japonais en Corée du Sud
Une guerre commerciale fait rage entre les deux pays suite à la décision de la Cour suprême de Séoul condamnant des entreprises japonaises pour travail forcé pendant la guerre. Les deux pays s’engouffrent dans une surenchère de représailles économiques qui alimentent la colère de chaque côté de la mer du Japon.
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Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les Coréens sont furieux des représailles économiques japonaises et ont lancé un vaste mouvement de boycott. Les manifestations se multiplient à Séoul, où des militants nationalistes détruisent en public vêtements et bière importée du Japon.
Sept compagnies aériennes ont dû réduire leurs vols vers l’archipel, en raison de la chute du nombre de voyageurs. La chaîne japonaise d’habillement Uniqlo a reconnu que ses ventes avaient baissé. Dans la ville de Pusan, un restaurant refuse de servir les clients japonais.
Tournure radicale
Ce mouvement de colère ressemble parfois à une chasse aux sorcières : un politicien a ainsi été critiqué pour avoir bu du saké dans un restaurant japonais. Et ceux accusés de sympathies pro-japonaises sont qualifiés par des politiciens de « collabos », une insulte qui fait référence aux Coréens qui ont collaboré avec l’occupant colonial nippon au début du siècle dernier.
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Le conflit avec le Japon prend ainsi une tournure radicale. Cela ne facilite pas la recherche d’une solution diplomatique à une guerre commerciale qui met en péril l’économie des deux pays.
Le gouvernement sud-coréen a retiré ce matin le Japon de sa liste « blanche » de partenaires commerciaux privilégiés, une mesure qui en pratique compliquera les exportations coréennes vers le voisin nippon. Cette mesure avait été déjà prise par l’État japonais contre la Corée du Sud au début du mois d’août.
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