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FAO

Le Chinois Qu Dongyu, un scientifique au parcours politique à la tête de la FAO

La Chine prend la tête de la FAO. Le vice-ministre chinois de l’Agriculture, Qu Dongyu, a été élu ce dimanche à la majorité absolue dès le premier tour, et pour quatre ans, au poste de directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. C’est la première fois qu’un dirigeant communiste accède à cette fonction dans l’histoire de l’agence.

Le Chinois Qu Dongyu a été élu nouveau directeur général de la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, à Rome le 23 juin 2019.Rome
Le Chinois Qu Dongyu a été élu nouveau directeur général de la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, à Rome le 23 juin 2019.Rome Vincenzo PINTO/AFP
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de notre correspondant à Pékin,

C’est un spécialiste de l’innovation agricole et des revenus en zone rurale qui prend la direction de la FAO.

A 55 ans, cet ancien biologiste de formation a gravi tous les échelons du parti avec un passage remarqué notamment dans la région autonome (des musulmans) Hui du Ningxia, où il a contribué à la mise en place de systèmes de microcrédits pour les jeunes et les femmes agricultrices.

Dans un pays où les scandales alimentaires ont longtemps fait la Une des journaux, Qu Dongyu est aussi le « monsieur qualité » des produits avec des recherches qui ont porté notamment sur les systèmes d’évaluation et de référencement des origines des productions. Dans son court discours d’intronisation, cet ancien membre de l’Académie des sciences agricoles a répété ce qu’il avait promis pendant sa campagne, à savoir de continuer à travailler « pour les peuples et les agriculteurs ».

Un discours qui visiblement a su convaincre 108 des 197 pays représentés à la puissante organisation de l’ONU pour l’Alimentation, dont les pays africains, sud-américains et les pays du Sud-Est asiatique avec lesquels ce scientifique au parcours politique a travaillé dans le cadre de la coopération chinoise en matière agroalimentaire.

Le vote à bulletin secret a-t-il contribué à gommer « l’effet Meng Hongwei » -du nom de l’ancien président d’Interpol interpellé par les services chinois lors de son arrivée à l’aéroport de Pékin en septembre dernier ? Les autorités chinoises ont-elles utilisé les leviers financiers de la deuxième économie du monde pour obtenir le soutien d’alliés en Afrique comme le laissaient entendre récemment certains « initiés » au South China Morning Post ?

Certains observateurs soulignant que si la Chine communiste est reconnue pour ses compétences en matière de réduction de la pauvreté, le régime chinois est aussi tristement associé à la grande famine de Mao et ses plus de trente millions de morts, selon les experts indépendants. Qu Dongyu, bien élu, affirme pour sa part qu’il défendra les objectifs de la FAO en matière d’éradication de la faim dans le monde, de lutte contre la sécheresse, et de développement de l’agriculture tropicale ainsi que du numérique en zone rurale. Une élection qui est aussi une victoire pour Pékin qui a su transformer sa puissance financière en arme diplomatique. 

Le nouveau directeur général de la FAO succédera officiellement à son prédécesseur, le Brésilien José Graziano Da Silva le 1er août prochain, pour un mandat de quatre ans. 

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