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Indonésie

Présidentielle en Indonésie: les électeurs à l’heure d'un choix de société

Ce mercredi 17 avril, 193 millions d’Indonésiens éliront leur président et leurs députés. En jeu, la réélection de Joko Widodo, le chef de l’État sortant surnommé « Jokowi ». Et c’est un air de déjà-vu, car il affronte comme en 2014 l’ancien officier de l’armée indonésienne Prabowo Subianto. C’est un choix de société qui s’offre aux électeurs indonésiens. En particulier sur le développement des infrastructures et l'inévitable relation avec la Chine.

Les travailleurs transportent des urnes avant leur distribution aux bureaux de vote dans un entrepôt à Jakarta, le 15 avril 2019.
Les travailleurs transportent des urnes avant leur distribution aux bureaux de vote dans un entrepôt à Jakarta, le 15 avril 2019. REUTERS/Willy Kurniawan
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Un accès pour tous aux infrastructures en Indonésie. Voilà ce qu’attend de la présidentielle Ully Muliandari, ancienne militante du droit des femmes dans l’archipel et installée en France depuis dix ans. Elle espère la réélection de Jokowi.

« Les projets de construction de Jokowi ont aujourd'hui ouvert l'accès à tous les citoyens, surtout dans les régions frontalières qui ont pendant longtemps été ignorées. C'est aussi un droit fondamental pour le peuple », souligne-t-elle.

Pour développer les infrastructures, Jokowi a acheté à la Chine une ligne ferroviaire à grande vitesse. Inacceptable pour son rival Prabowo et ses supporters, comme sa représentante en France, Yetty Aritonang.

« Quand on emprunte aux Chinois, même la main-d'œuvre pour pouvoir mélanger le ciment, il faut que ce soit des Chinois. C'est ça le problème : il y en a déjà des centaines de milliers en Indonésie. Il y a beaucoup de diplômés en Indonésie qui n'arrivent plus à trouver un travail », explique-t-elle.

Pour Yetty, Prabowo saura au contraire appliquer une politique protectionniste. « Il faut ouvrir le marché du travail pour nous les Indonésiens, estime-t-elle. Et puis aider au maximum l'agriculteur des rizières. Il faut absolument qu'on soit capable de produire notre propre nourriture. »

Les détracteurs de Prabowo signalent qu’il sera pourtant pragmatique. Surtout vis-à-vis de la Chine, dont la force d’investissement ne pourra être ignorée par le prochain président de l’Indonésie.

À écouter aussi : Présidentielle en Indonésie: Jokowi le modeste contre Prabowo le privilégié (Fréquence Asie)


■ Jokowi incarne la lutte contre les inégalités

« Quelques dizaines de personnes possèdent plus de la moitié du pays, analyse Rémy Madinier, chercheur au CNRS. Prabowo en fait partie. Il incarne cette classe oligarchique qui a su parfaitement négocier le tournant de la fin de la dictature Suharto. Alors qu'en face de lui, Jokowi est quelqu'un qui est issu d'un milieu modeste, qui a fait ses preuves dans l'administration locale à Jakarta en tant que gouverneur, cette lutte contre les inégalités, Jokowi l'incarne. Il l'incarne à travers des mesures très concrètes : des infrastructures, des ponts qui ne s'écroulent pas, des routes, des réseaux d'électricité. Il a commencé déjà depuis cinq ans à faire que la confiscation de la richesse nationale par les plus favorisés soit un peu moins importante. C'est-à-dire que quand on vote des budgets publics, ceux-ci ne soient pas systématiquement détournés, comme cela a été assez largement le cas ces quinze dernières années. »

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