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Australie-affaire Pell: des poursuites contre les médias «sans précédent»

Reconnu coupable de crimes pédophiles, le cardinal Pell, ancien numéro trois du Vatican, a été condamné à six ans de prison, dont près de quatre ans ferme. Les poursuites contre des médias ayant violé le blackout médiatique de trois mois, qui avait été imposé par la justice australienne aux médias sur ce procès, constituent une attaque « sans précédent » contre la liberté de la presse, pour l'un des avocats défendant les organes de presse.

Le cardinal George Pell au tribunal de Melbourne, le 26 février 2019.
Le cardinal George Pell au tribunal de Melbourne, le 26 février 2019. AAP Image/David Crosling/via REUTERS
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Vingt-trois journalistes et treize organes de presse sont poursuivis pour avoir enfreint l'interdiction de faire état du procès visant l'ex-numéro trois du Vatican. Le cardinal australien âgé de 77 ans a été reconnu coupable en décembre à Melbourne d'agression sexuelle sur mineur, des faits remontant aux années 1990. Mais la nouvelle n'a pu être annoncée qu'en février.

L'affaire faisait en effet depuis mai 2018 l'objet d'une « ordonnance de suppression » (suppression order), une décision de la justice australienne imposant une obligation totale de silence. Les médias n'avaient pas le droit de couvrir les débats et pas même celui de mentionner cette interdiction. Ce blackout avait été décidé par le tribunal de Melbourne quand il avait jugé que George Pell ferait l'objet de deux procès distincts renvoyant à deux séries de faits présumées différentes.

► À lire aussi : Agressions sexuelles: le cardinal George Pell devant la justice australienne

Le juge de Melbourne Peter Kidd entendait ainsi éviter que les jurés du second procès ne soient influencés par les débats du premier. Cette obligation de silence a cessé en février quand l'accusation a renoncé à cette seconde série de poursuites. Certains médias étrangers, dont le New York Times et le Washington Post, avaient fait état de la condamnation en décembre, tandis que des médias australiens avaient publié des articles cryptiques se plaignant de ce qu'on leur interdisait de faire état d'une affaire d'intérêt public majeur.

Poursuivis pour complicité d'outrage au tribunal

Les médias australiens sont notamment poursuivis pour complicité d'outrage au tribunal, même si aucun n'avait fait état des accusations contre M. Pell ou mentionné le nom du cardinal. Les journalistes sont passibles de cinq ans de prison et les organes de presse de 500 000 dollars australiens (316 000 euros) d'amende.

Matthew Collins, un avocat qui représentait lundi les médias lors de la première audience, a déclaré que ces poursuites étaient « sans précédent » dans l'histoire légale australienne. « Il n'existe tout simplement aucune affaire dont nous soyons conscients où des médias, des rédacteurs en chef ou des journalistes aient été inculpés, et encore moins reconnus coupables, d'outrage dans ces circonstances », a-t-il dit au tribunal de Melbourne, selon des médias locaux.

( avec AFP )

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