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Brunei

Brunei punit l’homosexualité de lapidation, levée internationale de boucliers

Le sultanat de Brunei va punir, à partir de mercredi 3 avril, les relations homosexuelles et l’adultère de la peine de mort et le vol d’amputation. Avec cette nouvelle loi, le pays d’Asie du Sud-Est, riche en hydrocarbures, se positionne aux côtés des groupes islamistes extrémistes présents dans la région. Les protestations se sont multipliées parmi les ONG et la communauté internationale, avec la France demandant l’annulation de la loi, l’ONU la condamnant et des célébrités appelant au boycott.

Le Sultan de Brunei Hassanal Bolkiah, lors d'un événement à la capitale Bandar Seri Begawan le 3 avril 2019.
Le Sultan de Brunei Hassanal Bolkiah, lors d'un événement à la capitale Bandar Seri Begawan le 3 avril 2019. AFP
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Le pays devient le premier pays d’Asie du Sud-Est à appliquer au niveau national un code pénal inspiré de la charia, avec des mesures qui ont suscité une vague de protestations d’ONG, de personnalités et de pays inquiets des atteintes aux droits de l’Homme. Outre le viol et les relations homosexuelles, la nouvelle législation prévoit la peine capitale pour insulte au prophète et s’appliquera tant aux musulmans qu’aux non-musulmans.

Les critiques internationales se sont multipliées à l’approche de l’entrée en vigueur. Tout d’abord, la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU Michelle Bachelet a dénoncé lundi 1er avril les « peines cruelles et inhumaines » et demandé leur annulation.

L’acteur américain George Clooney a également lancé une campagne appelant au boycott de neuf hôtels de luxe liés au sultan de Brunei. Le musicien britannique Elton John l’a rejoint.

En France, le ministère des Affaires étrangères a appelé le sultan à « renoncer à ce projet et à maintenir son moratoire de fait des exécutions capitales depuis 1957 ». Les États-Unis ont eux souligné que l'introduction de la législation était contraire « aux obligations internationales » du pays asiatique « vis-à-vis des droits de l'homme ».

Dans un communiqué, l’Union européenne a également condamné la nouvelle législation, dont certains aspects relèvent « de la torture ou d'actes cruels, inhumains et dégradants ».

Le sultan Hassanal Bolkiah, l’une des plus grandes fortunes au monde, dirige la monarchie d’une main de fer depuis 1967 et avait annoncé en 2013 que le pays appliquerait progressivement la charia.

Selon Ryan Silverio, coordinateur régional de l'ASEAN SOGIE Caucus, une association basée à Manille et qui défend les droits des personnes LGBT+, cette décision est « dans la logique de la stratégie actuelle du gouvernement de Brunei, qui veut aligner le Sultanat sur une interprétation stricte de l'Islam », a-t-il dit à RFI.

Nous pensons aussi que Brunei veut s'aligner avec les islamistes les plus conservateurs et extrémistes d'autres pays, qui ont des façons de voir et des politiques très dures contre les personnes LGBT, mais aussi contre les personnes en dissidence avec leurs gouvernements. Ce positionnement très dur a sans doute des raisons économiques et politiques. Mais ce que nous voulons rappeler aussi au gouvernement de Brunei, c'est de respecter ses engagements en accord avec les conventions internationales sur les droits de l'Homme, de garantir le droit à la vie et à la non-discrimination et de protéger la population des punitions et des traitements cruels, inhumains et dégradants.

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Ryan Silverio, coordinateur régional de l'ASEAN SOGIE Caucus, regrette la décision de Brunei

Joris Zylberman

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