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Thaïlande

Législatives en Thaïlande: fin de campagne pour un scrutin très attendu

Des élections législatives se tiennent dimanche 24 mars en Thaïlande. La campagne électorale s’est terminée achevée avec les derniers meetings des partis d'opposition et pro-junte, qui s'affronteront demain dimanche. Un scrutin attendu - c'est le premier scrutin depuis le coup d'Etat qui a porté la junte au pouvoir en 2014- et qui s'annonce très serré.

En Thaïlande, les agents électoraux s'affairent pour boucler les préparatifs des élections du 24 mars: transport d'urnes à Bangkok, le 23 mars.
En Thaïlande, les agents électoraux s'affairent pour boucler les préparatifs des élections du 24 mars: transport d'urnes à Bangkok, le 23 mars. REUTERS/Athit Perawongmetha
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avec notre envoyé spécial à Bangkok,Vincent Souriau

Les dernières heures de campagne, vendredi soir, ont été marquées la première apparition publique du chef de la junte militaire dans son costume de candidat. Un moment très attendu.

C'est en civil que le Premier ministre Prayut Chan-o-cha a tenu meeting vendredi 22 mars au soir à Bangkok pour son parti Palang Pracharath.
C'est en civil que le Premier ministre Prayut Chan-o-cha a tenu meeting vendredi 22 mars au soir à Bangkok pour son parti Palang Pracharath. REUTERS/Soe Zeya Tun

Prayut Chan-ocha est apparu sur scène devant presque 10 000 personnes. Et il a développé deux grands arguments. Le premier, c’est qu’il ne se présente plus en tant que militaire. C’est pourtant bien lui le patron de la junte, qui concentre tous les pouvoirs en Thaïlande. Mais devant ses partisans, il assure que s’il veut être élu Premier ministre, c’est en tant que citoyen ordinaire, en tant que candidat comme les autres, et qu’il a changé depuis le coup d’Etat de 2014.

Son deuxième argument est qu’il serait le seul à pouvoir transformer la Thaïlande parce qu’il est au pouvoir depuis cinq ans, qu’il a lancé une vague de réformes, et qu’il faut le reconduire à la tête du gouvernement pour être certain que celles-ci soient appliquées.

Le parti Nouvel avenir en embuscade

Rien de bien nouveau donc, si ce n’est qu’il a choisi de se montrer en public. Peut-être le signe qu’à la veille du scrutin, il n’est pas si serein que ça.

Il est en concurrence notamment avec un nouveau venu dans le jeu politique. Une sorte d’Emmanuel Macron thaïlandais qui fait rêver la jeunesse du pays. Thanathorn Juangroongruangkit, un homme d'affaires de 40 ans, vient de fonder le parti Nouvel avenir, et sa fraîcheur fait un carton chez les étudiants.

C’est son programme qui me plaît : empêcher la junte de rester au pouvoir, amender la Constitution et mettre à la poubelle tout ce que la junte a fait jusqu’ici. Je crois que la priorité absolue pour notre pays, c’est de revenir à la démocratie 

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Ecoutez ce reportage dans les locaux de l'université Chulalongkorn: le parti du Nouvel avenir séduit les étudiants

Vincent Souriau

Un vote serré en perspective

Le vote sera sans doute très serré, c’est tout le paradoxe de cette élection. La junte a choisi de laisser l’opposition faire campagne et les partis pro-démocratie sont très bien placés dans les sondages. Il y a même de fortes chances que le Pheu Thai, le plus important parti d’opposition, gagne le vote populaire.

Si les partis d’opposition se sont démenés pour emporter le vote populaire, c'est qu'il y existe pour eux une toute petite fenêtre: faire un raz-de-marée à l’Assemblée nationale. Il faut rappeler que les militaires ont modifié la Constitution il y a deux ans. Désormais, le Sénat est nommé par l’armée et l’opposition va devoir réaliser un score historique pour être sûre d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale et dominer le Parlement.

C'est le Parlement qui élit le Premier ministre aussi plus il y aura de députés d’opposition face aux sénateurs de la junte, plus l’opposition aura une chance de faire échouer les militaires. Mais la route est très étroite pour ces mouvements d’opposition. Si les sondages montrent qu’il y a une vraie soif de démocratie, il y a aussi beaucoup d’incertitude sur les scénarios post-élections. Que fera l’armée si l’opposition l’emporte ? Et à l’inverse, faut-il s’attendre à de grandes manifestations si le chef de la junte parvient à s’imposer ?

 

On verra ça dans les prochains jours… Pour l’instant, ce qui inquiète les partis pro-démocratie, c’est la fraude, la manipulation des urnes demain d’autant que la Thaïlande n’a pas officiellement invité d’observateurs internationaux pour évaluer le scrutin.

à (re)lire: Thaïlande: junte et opposition dans le jeu des élections

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