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Corée du Nord / Sud / Etats-Unis

Corée du Nord: «On ne rabiboche pas en quelques mois» des relations si hostiles

Les Etats-Unis et la Corée du Sud vont mettre fin à leurs exercices militaires conjoints de grande envergure, manœuvres qui déclenchent régulièrement la colère de Pyongyang. Cette décision est intervenue dimanche 3 mars, trois jours après la fin du sommet de Hanoï, qui s'est conclu sans accord entre Donald Trump et Kim Jong-un. Juliette Morillot, spécialiste de la Corée du Nord, commente la situation pour RFI, interrogée par Jelena Tomic.

Kim Jong-un et Donald Trump, le 1er mars 2019 à Hanoï, au Vietnam.
Kim Jong-un et Donald Trump, le 1er mars 2019 à Hanoï, au Vietnam. CNA via REUTERS
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Pour Juliette Morillot, auteure de Le monde selon Kim Jong-un (éd. Robert Laffont), l'arrêt des exercices annuels conjoints illustre une réelle volonté, de la part de Séoul et Washington, d'apaiser les tensions avec la Corée du Nord.

« On l’annonce maintenant, ce qui nous paraît très significatif et qui, incontestablement, est une marque de bonne volonté et surtout de la volonté de poursuivre le dialogue de la part des Etats-Unis », décrypte-t-elle.

Mais selon la journaliste française, « c’est aussi une façon de montrer que les Etats-Unis et la Corée du Sud, finalement, ont un même objectif avec la Corée du Nord, c’est-à-dire apaiser de façon significative les tensions ».

Et d'évoquer un autre geste passé quelque peu inaperçu mais à ses yeux significatif : le désarmement des soldats, côté nord et côté sud, sur la zone démilitarisée et notamment dans la petite zone conjointe entre les deux Corées.

« En apparence moins agressifs »

Les exercices Etats-Unis-Corée du Nord vont être remplacés par des manœuvres limitées, rappelle-t-elle, et non être abandonnés : « Sans être supprimés, ils vont être faits de façon virtuelle, donc ils seront en apparence moins agressifs. »

S'il s'est achevé prématurément et sans déclaration, le sommet sur le nucléaire nord-coréen qui s'est tenu la semaine passée au Vietnam est un succès, a déclaré dimanche John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale du président américain.

Ce constat, Mme Morillot le partage : « Il ne faut pas oublier qu'il y a un peu plus d’un an, on évoquait une guerre nucléaire et qu’on ne rabiboche pas en quelques mois des relations hostiles pendant plus de 70 ans », note-t-elle.

« Voir la réalité des choses »

A ses yeux, le sommet de Hanoï est un processus qui s'inscrit dans le temps : « Ce que nous a apporté ce sommet, c’est avant tout, paradoxalement, de savoir exactement ce que veulent les Etats-Unis et ce que veut la Corée du Nord. »

Les Nord-Coréens demandent toujours la levée des sanctions, qui impactent leur économie, mais les Etats-Unis sont « beaucoup plus pragmatiques qu’il y a un an, lorsqu'ils demandaient une dénucléarisation totale, immédiate et vérifiable ».

« Aujourd’hui, Washington a compris que cela ne se fera pas du jour au lendemain », estime Juliette Morillot, pour qui une première étape serait, comme la Corée du Nord l'a proposé, la destruction du site d'enrichissement de Yongbyon.

Et de conclure qu'il faudrait ensuite que Pyongyang accepte la venue d’inspecteurs nucléaires en Corée du Nord, pour « voir la réalité des choses, parce qu’il y a certainement d’autres sites d’enrichissement d’uranium ».

► Écouter sur RFI : Le sommet d’Hanoï est-il vraiment un échec ?

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