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Corée du Nord

Pour télécharger une application mobile, les Nord-Coréens vont au magasin

A quoi ressemble un « appstore » en Corée du Nord ? Comment les Nord-Coréens téléchargent-ils des applications pour leur smartphone ? Le régime n’autorise pas les plates-formes en ligne type Google Play ou App Store. Les gens doivent donc se rendre dans de véritables magasins en dur pour obtenir jeux ou autres applis de cuisine sur leur téléphone.

Deux femmes regardant sur un smartphone dans le tramway de Pyonyang, le 6 juin 2017.
Deux femmes regardant sur un smartphone dans le tramway de Pyonyang, le 6 juin 2017. Ed JONES / AFP
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De notre correspondant à Séoul,

Télécharger une appli en Corée du Nord, un processus plutôt étonnant. Alek Sigley, jeune Australien étudiant d’une université à Pyongyang, vient de publier sur le site spécialisé NK News le récit de son expérience. Il s’est rendu dans un « magasin d’applis », en Corée du Nord, une petite échoppe au comptoir et aux murs recouverts d’affichettes et de publicités pour des dizaines d’applications. Ici, pas de commentaire d’internautes, pas de notes... mais des vendeurs, empressés de vous aider à trouver les meilleures applis.

Votre choix fait, le vendeur vous donne un ticket, vous allez à un guichet pour payer, puis vous revenez au comptoir avec votre reçu dûment tamponné. Le vendeur prend ensuite votre téléphone, le branche à son ordinateur, y installe l'application, puis entre un code d'activation en se connectant sur l’intranet nord-coréen. L’étudiant raconte que pour installer 10 applis, il a fallu plus d’une heure.

Le temps de « téléchargement » est long, mais cela n’empêche pas ces applis d’être très populaires en Corée du Nord. Alek Siegley assure qu’il est fréquent de voir des files de clients qui attendent leur tour. Il révèle que ces magasins sont partout à Pyongyang, et affirme en avoir trouvé au moins cinq à « cinq minutes à pied » de son dortoir. Cette popularité se voit aussi à travers la grande variété d’applis disponibles : des jeux, des logiciels de selfie ou de cuisine, d’autres pour apprendre l’anglais ou le chinois, des dictionnaires, des magasins en ligne...

Un intranet qui reste strictement limité à la Corée du Nord

Ces logiciels sont tous développés et vendus par des entreprises nord-coréennes. D’autres applis permettent des transferts d’argent de particulier à particulier, ou de vérifier les taux de change en temps réel. Il s’agit là d’outils précieux dans une Corée du Nord où les marchés privés se développent vite, et où s’échangent en permanence euros, dollars, wons nord-coréens et yuans chinois.

Ces smartphones et ces applis ne peuvent pas se connecter à internet. Ils peuvent seulement se connecter à un intranet qui reste strictement limité à la Corée du Nord. Aucun accès au réseau mondial n’est possible. Mais cet intranet se développe vite. Après l’autorisation des premiers téléphones portables, il y a dix ans, on estime que 40% de la population possède un smartphone aujourd’hui, et que 5 millions de Nord-Coréens sont abonnés à un service de téléphonie mobile.

Le régime encourage cette tendance, car il veut s’appuyer sur les nouvelles technologies pour développer son économie. Mais il veut aussi garder un contrôle strict sur sa population ; il interdit l’accès aux informations venues de l’étranger ou à des réseaux sociaux qui permettraient aux Coréens de discuter et de s’organiser librement. Un besoin de contrôle qui explique ces magasins physiques d’applis.

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