Thaïlande: un important trafiquant d’animaux relaxé «au bénéfice du doute»

Surprise en Thaïlande après la mise hors de cause d'un homme considéré comme l'un des plus importants trafiquants asiatiques d'espèces animales. Il avait été arrêté l'an dernier, accusé d'avoir organisé l'importation illégale de 14 cornes de rhinocéros entre l'Afrique et le territoire thaïlandais. Mais la justice vient de tout remettre à zéro.

Arrêté début 2018 dans le nord-est de la Thaïlande, Boonchai Bach, un Vietnamo-thaïlandais, était accusé d'avoir organisé le trafic entre l'Afrique et la Thaïlande de 14 cornes de rhinocéros d'une valeur d'environ un million de dollars. REUTERS/Stringer

Il s'appelle Boonchai Bach, et c'est l'un des plus gros poissons du commerce clandestin. On l'a déjà comparé aux parrains de la mafia italienne parce qu'il travaille en famille avec son frère jumeau qui échappe toujours à la police.

Leur réseau part d'Afrique, il arrose le Vietnam, la Chine, le Laos où des tonnes d'os de tigre, de dents de lion et d'écailles de pangolin sont écoulées chaque année dans les échoppes de médecine traditionnelle et chez des collectionneurs sans scrupules.

Cette fois-ci, les cornes de rhinocéros étaient cachées dans la soute d'un avion en provenance d'Erythrée. Les enquêteurs ont pris les trafiquants la main dans le sac à l'aéroport : un membre de la famille de Boonchai Bach et un employé du bureau de protection de la nature.

Le dossier semblait très solide, mais pour le tribunal il n’y a pas assez d'éléments. Rien pour relier de manière formelle les deux suspects au grand patron du trafic. Les défenseurs de l'environnement espèrent que le gouvernement thaïlandais va faire appel et mettre hors d'état de nuire une organisation qui engrange des millions de dollars en tuant chaque année des milliers d'animaux protégés.

► (Re) lire : Thaïlande: un temple bouddhique impliqué dans un vaste trafic d'animaux