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Kim Jong-un/Coréé du Sud

Kim Jong-un, argument publicitaire en Corée du Sud

L’image de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen, a changé de façon étonnante ces 12 derniers mois en Corée du Sud. Alors que la péninsule coréenne craignait un conflit nucléaire l’année dernière, depuis quelques mois, certains Sud-Coréens n’hésitent plus à faire l’apologie du dictateur nordiste ou même à s’en servir dans un but commercial. Un masque de beauté pour le visage un peu particulier a notamment suscité un vaste scandale ce mois-ci.

Le président sud-coréen Moon Jae-in (à droite) et le président nord-coréen Kim Jong-un (à gauche) se promènent lors d'un déjeuner, sur cette photo publiée par l'Agence de presse centrale coréenne de Corée du Nord (KCNA) le 21 septembre 2018.
Le président sud-coréen Moon Jae-in (à droite) et le président nord-coréen Kim Jong-un (à gauche) se promènent lors d'un déjeuner, sur cette photo publiée par l'Agence de presse centrale coréenne de Corée du Nord (KCNA) le 21 septembre 2018. KCNA via REUTERS
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De notre correspondant à Séoul,

Une entreprise sud-coréenne a commercialisé des masques de soin pour la peau à l’effigie... de Kim Jong-un. Leur emballage montre le dirigeant nord-coréen tout sourire, et promet « un pack nucléaire » qui rafraîchit et blanchit la peau.

Vendu à trois euros, son succès a été viral. Des clients ravis ont même publié sur les réseaux sociaux des photos avec ce masque Kim Jong-un sur le visage. L’entreprise en a vendu plus de 25 000 exemplaires avant que les nombreuses critiques ne l’obligent à retirer le produit de la vente.

Ces critiques ont rappelé que Kim Jong-un est un dictateur accusé, entre autres, d’enfermer des dizaines de milliers de Nord-Coréens dans des camps de concentration et d’avoir fait assassiner son demi-frère.

Certains en Corée du Sud considèrent que ces masques banalisent la menace nucléaire, donnent une image sympathique de Kim Jong-un et constituent ainsi une forme de propagande pour son régime.

D’autres exemples ont déjà existé

A la fin du mois de novembre, un puzzle en 3D représentant le dirigeant nord-coréen a été vendu à l’intention des enfants par une chaîne de télévision éducative publique. Ce jouet représentait un Kim Jong-un cartoonesque, souriant. « Il aime le basket, le sport et les ordinateurs », précisait la légende.

Face à la levée de boucliers provoquée par son puzzle, le fabricant l’a retiré de la vente et a présenté ses excuses.

Plus récemment, début décembre, le directeur d’une association pro-Kim Jong-un appelée « Comité de bienvenue pour le Grand Homme », a fait scandale quand il a déclaré sur les ondes de la télévision publique qu’il était un grand fan de Kim Jong-un et qu’il appréciait « son attitude humble » et « ses réussites économiques ».

Les milieux conservateurs sud-coréens sont furieux et accusent leur gouvernement de tolérer des actes et des déclarations pro-Nord qui sont, en théorie, passibles de peine de prison.

La popularité de Kim Jong-un en hausse au Sud

Cette année, un sondage a montré que les Sud-Coréens ont une meilleure opinion du dictateur nord-coréen que du Premier ministre japonais. Min-kyung, étudiante à Séoul, raconte les réactions parfois étonnantes observées autour d’elle après le sommet intercoréen d’avril dernier :

« Les gens disaient des choses comme : Oh, Kim Jong-un est plutôt mignon, il est tout rondelet, on dirait un enfant ! Je me dis que c’est peut-être l’impression qu’il donne, mais cela n’efface pas le fait qu’il est un dictateur et qu’il tue des gens. Personne ne parle de ça ! Les gens ont tendance à oublier. »

Cette sorte d’amnésie collective qui frappe une partie de la société sud-coréenne est probablement temporaire et elle devrait rapidement se terminer quand les tensions s’enflammeront de nouveau, ou si Pyongyang procède à un nouvel essai nucléaire.

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