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Thailande

Thaïlande: la junte au pouvoir réautorise les campagnes politiques

En Thaïlande, la junte au pouvoir autorise les partis politiques à faire campagne pour les prochaines élections, les premières depuis le coup d’Etat militaire de 2014. Elles sont prévues pour février prochain, ce qui laisse moins de trois mois aux partis pour faire campagne.

Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha, en novembre 2018.
Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha, en novembre 2018. Odd ANDERSEN / AFP
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Un des premiers gestes des militaires après avoir pris le pouvoir avait été d’interdire toute activité politique pour museler l’opposition. La junte, qui à l’époque affirmait et affirme encore avoir été forcée de prendre le pouvoir pour mettre un terme à des mois de manifestations parfois violentes, a toujours promis qu’elle rendrait ce pouvoir au peuple. Mais depuis, les élections ont toujours été repoussées.

Elles sont aujourd’hui prévues pour février prochain. En septembre dernier, les partis politiques avaient déjà récupéré le droit d’accueillir de nouveaux membres et d’élire de nouveaux chefs, mais toute autre activité restait interdite.

Ce n’est plus le cas depuis ce mardi. Les partis peuvent faire campagne, même si la junte devra être informée de tout rassemblement politique, et dispose toujours d’une arme pour faire taire les critiques : les détentions arbitraires.

Nombre de politiciens jugent tardive cette réautorisation. Cela leur laisse désormais à peine plus de deux mois pour faire campagne. L'opposition thaïlandaise, au premier rang de laquelle l'influent parti Puea Thai, réclame depuis des mois une annonce officielle de la date du scrutin, laquelle devrait être effectuée par la commission électorale dans les prochaines semaines, pour le 24 février a priori.

Nouveaux partis

Plusieurs dizaines de partis nouvellement créés se sont enregistrés ces derniers mois en vue des élections. Parti démocratique du Siam, parti pour l'unité de la Thaïlande... la plupart des nouveaux entrants sont des novices en politique venus du milieu des affaires ou du monde universitaire, et plusieurs affirment leur étiquette pro-junte.

Parmi les figures de la nouvelle génération d'opposants, le millionnaire Thanathorn Juangroongruangkit, 39 ans, a lancé il y a quelques mois « Future Forward ». Il a été inculpé en septembre, accusé d'avoir diffusé de fausses informations sur les réseaux sociaux en accusant la junte de tenter d'intimider ses rivaux à l'approche des élections.

La junte tient les rênes

Les militaires ont pris le temps de baliser le terrain avant le retour des élections. Même en cas de défaite la junte restera un acteur influent en Thaïlande, grâce à la nouvelle Constitution adoptée en 2016. Elle nomme le Sénat qui à son tour participe à la nomination d’un Premier ministre.

On ne sait pas si l’actuel Premier ministre et chef de la junte Prayuth Chan-O-Cha se présentera aux législatives. En tous cas, il a profité de ses années de pouvoir pour faire campagne dans tout le pays et de construire des alliances avec les politiques locaux.

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