En visite à Pékin, le Premier ministre japonais évoque un «tournant historique»
Deuxième et avant-dernier jour de la visite de Shinzo Abe à Pékin, ce vendredi 26 octobre 2018. Sept ans qu’un Premier ministre japonais n’avait pas foulé le sol chinois, et désormais l’heure est à la « coopération », alors que les deux pays font face aux menaces commerciales de Washington. Après la signature d’une série d’accords économiques, le Premier ministre japonais est invité à la table du président Xi Jinping.
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Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce n’est pas le réchauffement inter-coréen, mais le « tournant » est « historique », a affirmé Shinzo Abe devant les journalistes ce vendredi, alors que certains - notamment parmi les confères chinois - se pinçaient presque en voyant le chef de l’exécutif japonais aux côtés de Li Keqiang, le Premier ministre chinois qui a accueilli le matin même son homologue au Grand Palais du peuple.
Tapis rouge, gardes d’honneur de l’Armée populaire de libération, et l’étendard nippon flottant à côté du portrait de Mao place Tiananmen. L'image aurait été impensable il y a encore quelques mois. Dans les pas du Premier ministre japonais, plus de 500 hommes d’affaires, Toyota et consorts, piaffent d’impatience.
Depuis 2011, le conflit de souveraineté entre les deux pays en mer de Chine orientale a assombri les perspectives des entreprises japonaises en Chine. Ce vendredi, près de 500 accords ont été signés entre les deux pays pour un montant estimé à 18 milliards de dollars. Accord aussi sur un échange réciproque de devises bloquées depuis 2013.
Les deux pays s’engagent également à reprendre les échanges universitaires : 30 000 jeunes Chinois et Japonais se rendront visite dans les cinq ans. La Chine ne veut pas être isolée par Donald Trump, et elle a donc besoin du Japon.
Ces retrouvailles sont saluées par les réseaux. Jeudi, le ciel pleurait quand l’avion de Shinzo Abe est arrivé dans le brouillard, aujourd’hui le ciel est bleu, note un internaute. Le vent a chassé la pollution, mais il reste du chemin. Après la compétition, la coopération, dit Shinzo Abe. « Nous avons convenu de ne plus nous menacer les uns les autres », affirme pour sa part Li Keqiang.
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