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Corée du Sud

Les taxis sud-coréens très en colère contre l'application KakaoT Carpool

Des dizaines de milliers de chauffeurs de taxis ont fait grève et ont manifesté jeudi 18 octobre à Séoul pour exprimer leur colère et leur opposition à l’arrivée imminente d’une application de covoiturage, appelée « KakaoT Carpool », un service commercialisé par un poids lourd du net coréen.

Les chauffeurs de taxis sud coréens ont manifesté le 18 octobre contre l'existence de Kakao, une application de covoiturage qui met en relation des conducteurs privés avec des particuliers.
Les chauffeurs de taxis sud coréens ont manifesté le 18 octobre contre l'existence de Kakao, une application de covoiturage qui met en relation des conducteurs privés avec des particuliers. REUTERS/Kim Hong-Ji
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De notre correspondant à Séoul,

En Corée du sud, les taxis eux sont très en colère : une application très populaire propose de mettre en relation des conducteurs privés avec des particuliers aux heures de pointe pour du covoiturage rémunéré. KakaoT Carpool, c'est le nom de l'application, mettra en contact conducteurs privés et passagers, et permettra ainsi à des particuliers d’emmener des passagers dans leur voiture, contre une petite somme d’argent, lors des heures de pointe.

Un géant coréen de l'Internet

Derrière ce service se trouve Kakao, un géant de l’Internet : chaque Coréen possède sur son smartphone sa messagerie mobile Kakao Talk. Cette société a racheté en février Luxi, une application de covoiturage, pour 22 millions de dollars. Et cette semaine, Kakao a commencé à enregistrer des conducteurs pour son futur service, provoquant la fureur des chauffeurs de taxi. Ceux-ci peinent déjà à joindre les deux bouts et voient comme une grave menace cette application qui s’appuiera sur les millions d’utilisateurs de la messagerie Kakao.

Kakao était pourtant considérée comme une allié de ces chauffeurs: elle offre depuis des années une application qui permet d’appeler un taxi gratuitement. Ce service s’appelle Kakao Taxi, et l’immense majorité des taxis coréens s’en servent. C’est pourquoi les chauffeurs accusent Kakao de leur donner un coup de poignard dans le dos. Comme Mr. Lee, 52 ans, l’un des 60 000 chauffeurs qui ont manifesté hier : « Oui, nous nous sentons tous [trahis]. Au début, les gens de Kakao nous offraient du café, de l’argent... mais c’était une opération de charme. Et maintenant ils commencent à abuser de leur position de force. 
Nous, nous payons des taxes, les chauffeurs des véhicules de Kakao Carpool n’en paient pas. Ils n’ont pas besoin de licence, alors que nous sommes obligés de passer un examen pour être taxi. C’est injuste !
»

Faille législative

En Corée, les services VTC de type Uber et le covoiturage sont interdits. Mais Kakao utilise une faille dans la loi, qui autorise le covoiturage lors des heures de pointe, pour réduire les embouteillages. Une startup appelée Poolus avait cherché à exploiter cette faille, au début avec succès avant d’échouer, sous la pression des taxis et des autorités. Mais Kakao dispose d’une force de frappe sans commune mesure. L’entreprise souligne – à juste titre – qu’il est devenu presque impossible de trouver un taxi à Séoul le matin, et que la demande lors des heures de pointe est cinq fois plus élevée que l’offre ! Elle entend donc poursuivre son projet... le bras de fer avec les taxis ne fait que commencer.

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