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Inde

Inde: la préoccupante soif en énergie de New Delhi

En Inde, New Delhi a chaud et elle a donc soif d'électricité. La capitale, dont les températures dépassent régulièrement les 40° en cette saison, vient de battre son record de consommation d'électricité. Il est en augmentation de 6% par rapport à l'année dernière. La principale raison : l'utilisation toujours plus répandue de la climatisation. Et comme cette énergie est produite à partir de charbon, cela ne fait que contribuer au réchauffement climatique... Un cercle vicieux …

Se protéger du soleil mais aussi des poussières et autres pollutions, New Delhi, juin 2018.
Se protéger du soleil mais aussi des poussières et autres pollutions, New Delhi, juin 2018. REUTERS/Saumya Khandelwal
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de notre correpondant à New Delhi,

Les mois de mai et juin sont traditionnellement arides dans le nord de l'Inde, région encastrée et frappée par les vents chauds du désert du Rajasthan. Mais l'urbanisation empire la situation à New Delhi, ville de 12 millions d'habitants : les espaces verts et les lacs, qui rafraîchissaient l'air ambiant, disparaissent au profit d'un béton qui réchauffe cette atmosphère – une situation encore aggravée par les émissions des 10 millions de véhicules enregistrés dans la capitale. Or les immeubles résidentiels modernes, en béton, ne sont pas dessinés pour gérer cette chaleur. Au contraire, ils l'emmagasinent. Résultat, la climatisation est devenue indispensable pour la plupart des ménages de la ville. Ceci entraîne ces pics record : New Delhi consomme plus d'électricité que Bombay, Madras et Calcutta réunies. Trois villes qui comptent pourtant à elles seules environ 30 millions d'habitants. Dans la capitale, cette consommation a augmenté de 42% en 11 ans. Et on estime qu'environ la moitié de cette énergie est utilisée par les climatiseurs.

Le recours à ces climatiseurs refroidit l'intérieur des bâtiments, mais réchauffe encore plus l'extérieur

Et c'est un simple effet mécanique : les climatisations aspirent l'air chaud d'une pièce et le relâchent à l'extérieur, ce qui contribue à créer ce qui est appelé les «îles de chaleur urbaines». Les gaz à effets de serre ont déjà fait augmenter la température, en Inde, d'un demi degré en 50 ans. Dans des villes comme New Delhi, les facteurs aggravants que l'on citait pourraient faire grimper le thermomètre encore plus vite, de 2° dans les 30 ans à venir. Et comme les 2/3 de l'électricité indienne est produite à partir de charbon, cette consommation contribuera encore davantage au réchauffement climatique. Un cercle vicieux.

Quelles solutions sont envisageables ?

Le Centre pour la science et l'environnement basé à Delhi en recommande plusieurs dans un rapport paru cette semaine : d'abord, moderniser le parc des climatisations pour rendre ces appareils moins gourmands en énergie. Ceux utilisés en Inde sont en moyenne quatre fois moins efficaces que les européens ou américains. Adapter la grille des tarifs, également : le gouvernement de Delhi, dirigé par des socialistes populistes, vient de réduire son coût par l'intermédiaire de subventions, pour satisfaire son électorat populaire, ce qui n'incite pas à la modération. Il faudrait à la place pénaliser les grands consommateurs. Enfin, le gouvernement fédéral doit forcer les bâtiments publics climatisés à augmenter la température pendant les pics de chaleur et subventionner les promoteurs immobiliers qui construisent des immeubles environnementaux, qui requièrent moins d'énergie.   

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