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Afghanistan

Afghanistan: des villageois quittent leurs terres pour échapper à la sécheresse

Il n'a pas assez neigé cet hiver, ni assez plu en Afghanistan, où 30% des puits sont secs dans 10 provinces. Quelque 500 000 enfants sont directement affectés par la sécheresse, a alerté l'Unicef il y a plusieurs semaines déjà. L'insécurité alimentaire et les difficultés d'accès à l'eau inquiètent l'agence onusienne, qui a lancé un appel aux donateurs. De nombreux habitants ont dû quitter leur village.

Des femmes à dos d'âne dans la province centrale de Samangan, en Afghanistan (photo d'illustration).
Des femmes à dos d'âne dans la province centrale de Samangan, en Afghanistan (photo d'illustration). FARSHAD USYAN / AFP
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Avec notre correspondante à Kaboul,  Sonia Ghezali

Des millions de dollars sont nécessaires pour pouvoir répondre aux besoins des familles directement touchées. Certains n'ont pas eu d'autre choix que de quitter leur maison pour se réfugier dans les faubourgs des grandes villes.

A Herat, dans le nord, 2 600 familles déplacées à cause de la sécheresse ont été recensées. Certaines ont trouvé refuge à Kaboul, vivant sans aide dans des conditions précaires. C'est le cas de Safarmamat et Faizullah.

Ces deux cousins ont quitté leur village situé dans la province centrale de Samangan il y a un an. Sur leur terre de moins d'un hectare, plus rien ne pousse. Il y a plus de trois ans, ils cultivaient du blé, de l'orge, des  pastèques et des melons.

Moins de 20 euros sur des chantiers de construction

Il n'y a plus rien désormais, dit Safarmamat : « Nous devions partir parce qu'on avait faim là-bas, on est venu ici pour ne pas mourir. Il n'y avait plus d'eau, parce qu'il n'a pas assez neigé durant l'hiver dernier. »

Accompagnés de femmes et enfants, ils partagent désormais une petite maison en terre de deux pièces dans les faubourgs de Kaboul. Ils gagnent moins de 20 euros par semaine en travaillant sur des chantiers de construction.

La fille de Faizullah, âgée de 7 ans, va maintenant à l'école. Mais elle ressent toujours une nostalgie. « Ma maison me manque beaucoup. On était dans notre village depuis tout petit », confie-t-elle de sa petite voix.

Toutes les familles du village ont fait le même choix

« Mon père partait tous les jours avec les moutons et rentrait le soir avec de la nourriture, continue la fille de Faizullah. Après, on a commencé à avoir souvent faim. Quand on avait encore les moutons, on avait du lait qu'on buvait avec du pain. »

Faizullah a dû vendre ses cinq vaches et sa cinquantaine de moutons à des prix cassés jusque 15 fois moins cher que leur prix initial. « L'eau était très loin de notre maison, et mon père devait aller la chercher avec des ânes. Mais ça ne suffisait pas. »

Ils ne leur restent plus rien. Toutes les familles de leur village ont fait le même choix que Safarmamat et Faizullah. Celui de l'exil dans les centres urbains afghans ou chez les voisins iraniens ou pakistanais.

→ Pour approfondir : Drought grips large parts of Afghanistan (Unocha.org)

Des millions de personnes potentiellement touchées

Selon les estimations du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), les deux tiers des provinces afghanes sont affectées par un déficit de pluie ou de neige depuis la fin de l'an passé. Certaines rivières et réserves en eau sont à sec. La dernière récolte de blé est « totalement perdue », constate l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Pour l'heure, la sécheresse a déplacé 21 000 personnes installées près de Herat, selon l'OCHA. « D'ici six mois, des millions de personnes pourraient se retrouver en situation de famine sans savoir où elles pourront trouver leur prochain repas », prévient le coordinateur humanitaire de l'ONU en Afghanistan, Toby Lanzer. Les Nations unies espèrent éviter des déplacements massifs de populations en aidant financièrement les habitants à acheter de la nourriture.

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