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Japon

Japon: une compagnie ferroviaire laisse une gare ouverte pour une seule lycéenne

Depuis trois ans, la compagnie de chemin de fer japonaise Japan Railways maintenait ouverte une gare dans une des régions les plus reculées du nord de l’archipel, pour une seule personne : une lycéenne. L’adolescente a entre-temps obtenu l’équivalent du baccalauréat. Et Japan Railways a fermé sa gare. Aujourd’hui, les médias japonais saluent le geste de la compagnie de chemin de fer à rebours de toute logique économique.

Un train de la Japan Railways.
Un train de la Japan Railways. REUTERS/Thomas White
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Il y a trois ans, Japan Railways, compagnie de chemin de fer privatisée depuis un quart de siècle, décidait de ne pas rayer de la carte de son réseau ferré une gare de poche, située tout au nord du Japon, dans l’île d’Hokkaido où aucune compagnie ferroviaire ne gagne de l’argent. La raison : permettre à une lycéenne de pouvoir continuer à se rendre à l’école jusqu’à l’obtention de son diplôme dans un endroit où les cerfs sont infiniment plus nombreux que les hommes.

Japan Railways a tenu sa promesse, elle a desservi sa gare de Kami-Shirataki deux fois par jour à 7h04 le matin et 17h08 le soir, trois ans durant, jusqu’à ce que la jeune fille obtienne son baccalauréat. Une décision sans doute unique au monde et qui ne finit pas d’étonner non plus les médias japonais. A en croire ces derniers, Japan Railways ou JR ne voulait pas être accusé de priver la lycéenne, alors âgée de 16 ans, d’accès à l’éducation.

L'école motive de moins en moins les jeunes

Aujourd’hui au pays du Soleil levant, il y a un déclin de la population en âge d’être scolarisée dans un Japon souffrant d’une démographie dramatique. En continuant de desservir sa gare, Japan Railways a voulu contribuer à maintenir l’attractivité des études aux yeux des jeunes parce que leur nombre a chuté en trente ans. Il y a en effet moins de concurrence pour entrer à l’université et les jeunes Japonais sont moins motivés de réussir à l’école.

La compagnie ferroviaire s’est offert aussi un coup publicitaire en s’engageant à desservir sa gare. La lycéenne a obtenu son diplôme il y a quelque temps déjà, mais l’enthousiasme sur les réseaux sociaux japonais ne diminue pas. Les internautes japonais saluent la volonté du Japon, et par extension de JR, de ne pas abandonner ses populations les plus isolées, aussi peu nombreuses soient-elles. « Chaque personne compte, aucun enfant n’est laissé sur le bord de la route », peut-on lire sur un site internet.

« Pression » sur la lycéenne...

La lycéenne Kana Harada prenait souvent le train dans la station voisine de Kyu-Shirataki en compagnie d’une dizaine d’autres camarades. Et ils bénéficiaient de trois trains pour rentrer chez eux le soir.

Quand la Japan Railways a décidé de fermer la gare de Kami-Shirataki et deux autres stations proches, elle a laissé entendre à la lycéenne qu’elle avait intérêt à obtenir son baccalauréat avant la fermeture de la gare. Une façon sans doute de la motiver avant ses derniers examens. Dans l’île d’Hokkaido, ces dernières années, vingt lignes ont été fermées en raison de la baisse du nombre d’habitants.

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