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Himalaya

Une alpiniste française sauvée par une expédition inédite sur le Nanga Parbat

C'est un sauvetage hors norme. La Française Elisabeth Revol a pu être secourue par une expédition polonaise lancée samedi 27 janvier 2018 avec l'appui de l'armée pakistanaise, alors qu'elle était en position difficile sur le Nanga Parbat, surnommé la « montagne tueuse », dans l'Himalaya. Son compagnon d'infortune, l'alpiniste polonais Tomek Mackiewicz, n'a pas pu être ramené.

L'expédition partie secourir l'alpiniste française Elisabeth Revol et son compère polonais Tomasz Mackiewicz. Photo délivrée ce dimanche 28 janvier 2018.
L'expédition partie secourir l'alpiniste française Elisabeth Revol et son compère polonais Tomasz Mackiewicz. Photo délivrée ce dimanche 28 janvier 2018. Handout / Jasmine tours / AFP
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Une équipe d'alpinistes polonais s'est lancée, samedi après-midi en plein hiver, dans une ascension sans précédent, menée finalement de nuit sur le Nanga Parbat, dans la partie pakistanaise de l'Himalaya, après avoir été acheminés par voie aérienne par l'armée pakistanaise depuis le camp de base du célèbre K2, le deuxième plus haut sommet du monde après l'Everest.

Il s'agissait de récupérer deux personnes bloquées dans leur ascension de la « montagne tueuse », neuvième sommet du monde. L'équipée polonaise a ainsi gravi sans corde fixe et sans lumière du jour 1 200 mètres par une route très difficile. « Personne n'avait auparavant fait une telle ascension », a expliqué l'alpiniste pakistanais Karim Shah, en contact avec eux.

Le Nanga Parbat, au Pakistan, photographié le 13 juin 2014.
Le Nanga Parbat, au Pakistan, photographié le 13 juin 2014. GOHAR ABBAS / AFP

« La plupart des gens mettent deux ou trois jours pour le faire et ils ont mis huit heures dans l'obscurité », a-t-il ajouté, alors qu'ils étaient en train d'être évacués par hélicoptère après une descente de cinq heures et demi dimanche matin jusqu'au Camp Un du Nanga Parbat, d'où ils devaient ensuite être emmenés à l'hôpital de Skardu, ville de la région de Gilgit-Baltistan.

Elisabeth Revol a pu être sauvée par l'expédition. En revanche, son compagnon d'infortune, Tomek Mackiewicz, n'a pas pu être rejoint. « Les grimpeurs du K2 qui ont stoppé leurs efforts historiques pour réaliser l'ascension hivernale du K2 vont redescendre avec Elisabeth Revol. Une vie sauvée », a déclaré dimanche dans un communiqué Karar Haideri, porte-parole du Club alpin du Pakistan.

Le sauvetage du second grimpeur, qui se trouverait à un point « très haut » selon l'armée du Pakistan, n'est « malheureusement pas possible, parce que le temps et l'altitude mettraient en danger la vie des sauveteurs », a déclaré un ami d'Elisabeth Revol, Ludovic Giambiasi, sur Facebook. « C'est une décision terrible et douloureuse. Nous sommes profondément tristes », a-t-il ajouté.

Tomasz Mackiewicz sur le Nanga Parbat en janvier 2014.
Tomasz Mackiewicz sur le Nanga Parbat en janvier 2014. Forum/Michal Obrycki via REUTERS

Asghar Ali Porik, de l'organisme Jasmine Tours, relate que la Française souffre de gelures et un peu de cécité des neiges. Avec Tomek Mackiewicz, ils avaient été aperçus vendredi à l'aide de jumelles par d'autres alpinistes depuis le camp de base. Mme Revol avait envoyé le message suivant à un moment non précisé : « Pour Tomek, je pense qu'il n'y a plus beaucoup d'espoir. C'est une tragédie. »

Avant sa conquête en 1953, plus de 30 alpinistes ont trouvé la mort sur le Nanga Parbat, dont le nom signifie « la montagne nue ». En juin dernier, un Espagnol et un Argentin y ont été portés disparus. La première ascension hivernale de ce sommet remonte à 2016. Ce sont l'Italien Simone Moro, l'Espagnol Alex Txikon et le Pakistanais Ali Sadpara qui l'avait réalisée.

Avec Agence France-Presse

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