Réfugiés rohingyas au Bangladesh: un accord trouvé pour leur retour en Birmanie
Deux ans pour rapatrier du Bangladesh plus de 650 000 réfugiés rohingyas en Birmanie cette minorité musulmane persécutée par l’armée birmane. Les deux pays se sont mis d’accord ce mardi 16 janvier, révèle le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh, après des discussions menées depuis hier dans la capitale birmane.
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avec notre correspondante à Rangoun, Eliza Hunt
Le retour des réfugiés en Birmanie devait normalement commencer la semaine prochaine. Mais respecter cette date sera impossible, annonce-t-on du côté du Bangladesh, sans préciser quand ces retours vont débuter.
Ce qui va pouvoir être possible dans les prochains jours, c’est l’enregistrement des réfugiés qui veulent rentrer chez eux. Pendant cette rencontre dans la capitale birmane, les deux pays ont défini ensemble le document à remplir. Le Bangladesh précise aussi que cinq camps de transit pour les Rohingyas vont être mis en place ainsi que deux camps d’accueil en Birmanie, pour une durée qui est censée être temporaire…
Pour l’instant, les autorités birmanes n’ont pas commenté les discussions de ce début de semaine. Et il reste de nombreuses questions sur ce retour des réfugiés rohingyas : combien voudront rentrer dans un pays où ils sont discriminés ? Vont-ils pouvoir vraiment quitter ces camps d’accueil et retourner dans leurs villages d’origine ? et enfin les Nations unies pourront-elles surveiller les conditions de ces retours ?
Selon la chaîne de télévision britannique BBC, l’ONU avait demandé à participer aux discussions d’hier en Birmanie et n’a jamais eu de réponse.
Un accord qui comprend de «nombreux manques» confirme Amnesty
Pour Phil Robertson d'Amnesty international, les Rohingyas ne sont de toute façon pas disposés à retourner en Birmanie. « Je pense que c’est un accord qui a été conclu sans consulter les Rohingyas. Pour nous c’est clair : ils ne sont pas prêts à retourner en Birmanie.
Naypyidaw n’a donné aucune garantie de protection pour que leur retour se fasse en toute sécurité. Et on se demande si quiconque va retourner dans le pays si ça veut dire qu’ils vont être retenus dans des camps de détention pendant que leurs dossiers sont traités.
Pour nous, cet accord accuse de très nombreux manques pour tout ce qui concerne la protection de base des droits humains. Par exemple, pour ceux qui reviennent, qu’en est-il de la question de la citoyenneté ? De la liberté de mouvement ? Tout ça est laissé de côté, seuls sont traités les aspects pratiques pour le renvoi d’un grand nombre de personnes sur une période de deux ans.
Et personne parmi ces Rohingyas n’a accepté de repartir…. Jusqu’ici les seuls à avoir accepté ce sont des Hindous avec qui le gouvernement birman est en contact constant, parce qu’il estime qu’ils ont été victimes des rebelles Rohingyas et qu’il veut les rapatrier le plus vite possible ».
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