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Chine / France

Visite d'Emmanuel Macron: quel intérêt pour les Chinois?

Pour Pékin, il s’agit de la première visite d’un important chef d’Etat ou de gouvernement européen depuis le 19e Congrès du Parti communiste en octobre 2017. Le président français Emmanuel Macron a commencé sa visite d'Etat en Chine, ce lundi 8 janvier 2018 à Xi'an, dans le centre du pays. Quels sont les enjeux de ce voyage en Asie pour la Chine ?

Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, avec sa compagne Brigitte, ce lundi 8 janvier 2018 à Xi'an, dans le centre de la Chine.
Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, avec sa compagne Brigitte, ce lundi 8 janvier 2018 à Xi'an, dans le centre de la Chine. REUTERS/Charles Platiau
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Avec notre correspondante à Pékin,  Heike Schmidt

Pékin a besoin d’alliés, et la France est bien placée pour remplir le vide laissé par les autres. Aux Etats-Unis, Donald Trump joue cavalier seul ; Londres a opté pour le Brexit et n’est donc plus le pilier de la Chine en Europe ; enfin, l’Allemagne peine à se trouver un gouvernement.

Dans cette situation, Pékin voit en Emmanuel Macron un partenaire idéal pour appuyer son ambition de jouer un rôle de premier plan, que ce soit dans la lutte contre le réchauffement climatique ou dans la crise nord-coréenne, où la France pourrait servir de médiateur.

« Si la France a d'autres propositions... »

La journée de mardi sera rythmée par des rendez-vous politiques avec, notamment, la Corée du Nord comme sujet de discussion. Même si les divergences sont affichées entre Paris et Pékin, le journaliste chinois Zheng Ruolin voit aussi des points de convergence possible.

« La Chine a proposé que les Etats-Unis arrêtent les manœuvres militaires, et que la Corée du Nord arrête les essais militaires pour que les deux parties puissent se parler. Je crois que la France, pour le moment, n'a pas soutenu cette proposition, et c'est pour la Chine difficile à comprendre », explique-t-il.

« Si la France est pour une résolution pacifique, la proposition de la Chine est raisonnable, la seule qui puisse fonctionner, ajoute le journaliste. Il faut réfléchir : si la France a d'autres propositions, je crois que la Chine est prête à écouter. Quand les deux feront front uni, je crois qu'on pourra changer les choses. »

Il est donc rassurant, aux yeux des dirigeants chinois, que le président français ait choisi l'empire du Milieu pour première destination en Asie. Et c'est même flatteur qu’il ait choisi Xi’an, point de départ de l’ancienne route de la Soie, comme première étape de sa visite en Chine.

« Notre relation a toujours été pionnière »

Pékin espère justement que Paris adhère au gigantesque projet d’une nouvelle route de la Soie, qui doit redonner vie à ce corridor commercial entre l’Asie et l’Europe, mais qui à présent sert surtout les intérêts chinois. L’enjeu pour Emmanuel Macron : faire valoir les exigences européennes.

Dans une interview publiée ce lundi matin, le président français ne cache pas l'ambition qu’il partage avec son homologue Xi Jinping : « Notre relation a toujours été pionnière, nous nous devons de rester à l’avant-garde », y explique Emmanuel Macron.


■ « La vie de Macron est comme une légende »

RFI a rencontré un étudiant de l’Ecole centrale Pékin, premier institut franco-chinois de l’enseignement supérieur et véritable pépinière pour former une future élite franco-chinoise. Des ingénieurs destinés à une carrière dans la haute technologie, un secteur dans lequel la Chine et la France veulent développer leur coopération. Zhang Lu Yang attend Emmanuel Macron de pied ferme.

Pour cet étudiant de 20 ans, le président français est en effet un modèle à suivre : « Il y a beaucoup de jeunes Chinois qui s’intéressent à la vie française, surtout avec l’élection de M. Macron, dit-il. Il est vraiment l’idole des jeunes Chinois, parce qu’il est le symbole de l’innovation, de l’attitude ouverte. Sa vie est comme une légende. C'est un symbole de la force dynamique. »

Cette France-là fait donc rêver le jeune Chinois, premier de sa promotion, dans cette école qui forme des ingénieurs chinois selon un concept 100 % français. « Je pense que dans la formation d’ingénieurs, on n’a pas cette notion en Chine. Avec l’établissement de cette école, on a la notion d’ingénieur généraliste. En première année, on apprend tous les cours de mathématiques et de physique. »

« Cela nous permet de bien nous développer dans le futur », conclut le futur ingénieur Zhang Lu Yang, qui sait qu’il trouvera sans problème un emploi dans l’un des domaines dans lesquels la France et la Chine veulent renforcer leur coopération : intelligence artificielle, énergie nucléaire ou encore aéronautique.

micro-trottoir
01:15

Que pensent les Chinois d'Emmanuel Macron?

Heike Schmidt

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