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Bangladesh / Birmanie

[Reportage] Au Bangladesh, les Rohingyas mal armés pour s'informer

Depuis trois mois, plus de 620 000 Rohingyas ont fui la Birmanie et se sont réfugiés au Bangladesh, face à la pire répression subie par leur minorité. Ils s'entassent maintenant dans des camps insalubres, à la merci de la faim et des maladies. Et essaient de se tenir informés, tant bien que mal, de ce qu'il se passe dans leur région d'origine, l'Arakan, où la communauté rohingya est persécutée.

Le camp de réfugiés rohingyas de Kutupalong, au Bangladesh, le 23 novembre 2017.
Le camp de réfugiés rohingyas de Kutupalong, au Bangladesh, le 23 novembre 2017. Marcus Valance/SOPA Images/LightRocket via Getty Images
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Avec notre envoyé spécial en Bangladesh,  Sébastien Farcis

Le 25 août dernier commençait la pire répression contre les Rohingyas, lancée par l'armée birmane contre cette communauté ethnique musulmane en réponse à une attaque ponctuelle d'un groupe armé de défense issu de cette minorité.

Retranchés dans les camps bangladais, ceux qui ont fui tentent de se tenir informés de ce qui se passe dans leur région d'origine, l'Arakan. Pour cela, tous les moyens sont bons, de Facebook aux groupes de l'application WhatsApp.

Rachid Ahmad, réfugié du camp de Kutupalong, regarde par exemple une image sur son téléphone portable. On y voit un bébé attaché à un poteau, inconscient ou mort. Le Rohingya est dégoûté par cette photo.

Il ne sait pas où le cliché a été pris, mais il est certain qu'il s'agit d'un enfant rohingya. « Je reconnais les traits d'un enfant rohingya. Et j'ai reçu l'image d'un ami par WhatsApp », explique le jeune homme à RFI.

« Je ne suis jamais de groupes WhatsApp »

Avide d'informations venant de sa région natale de l'Arakan, Rachid Ahmad nous montre cette fois-ci une vidéo sur son téléphone portable. On y voit un hélicoptère en train de raser des champs en tirant des roquettes.

« C'est mon beau-frère qui vit en Malaisie qui me l'a envoyée par WhatsApp. Il l'a trouvée sur YouTube. Il m'a dit que cela arrivait en ce moment en Birmanie », dit-il. Toutefois, difficile de vérifier l'origine de ces informations.

Abul Boisho, l'un des rares réfugiés éduqués, confie : « Je ne suis jamais de groupes WhatsApp, car ils répandent des rumeurs. Quand je reçois des informations, je les vérifie avec la BBC ou j'appelle mes amis sur place. »

« Beaucoup croient à ces informations, la faute au gouvernement birman qui n'a pas offert d'éducation aux Rohingyas », dénonce Abul. Depuis 2012, ils ne peuvent plus aller à l'université, et très peu d'écoles publiques les acceptent.

→ Lire aussi : Les Rohingyas au programme de la visite du pape au Bangladesh

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