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Bangladesh / Birmanie

[Reportage] Au Bangladesh, les Rohingyas disent ne pas avoir la tête au jihad

Le 25 août dernier, en réponse à l'attaque d'un groupe armé de défense du groupe ethnique des Rohingyas, l'armée birmane a lancé la pire répression qu'ait vécue cette minorité musulmane. Depuis trois mois, plus de 620 000 personnes ont fui la Birmanie et se sont réfugiées au Bangladesh. Ils s'entassent dans des camps insalubres, à la merci de la faim et des maladies, et essaient de se reconstruire. Et cela passe par la religion, ce qui inquiète les autorités.

Une petite maison en bois, ouverte sur les côtés et surmontée d'un haut parleur. C'est l'une des nouvelles mosquées du camp de réfugiés rohingyas de Balu Khali 2, au Bangladesh.
Une petite maison en bois, ouverte sur les côtés et surmontée d'un haut parleur. C'est l'une des nouvelles mosquées du camp de réfugiés rohingyas de Balu Khali 2, au Bangladesh. RFI / Sébastien Farcis
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Avec notre envoyé spécial au Bangladesh,  Sébastien Farcis

Pour les Rohingyas réfugiés au Bangladesh, qui tentent de se reconstruire, l'un des premiers piliers, c'est la création de mosquées. Celles-ci naissent partout dans les camps. En toile de fond : la crainte de la diffusion de messages extrémistes.

Une petite maison en bois, ouverte sur les côtés et surmontée d'un haut-parleur, abrite une cinquantaine d'enfants. C'est l'une des nouvelles mosquées du camp de Balu Khali 2. A l'intérieur, un jeune âgé d'à peine 10 ans tient un bâton.

Il fait réciter l'alphabet arabe à ses camarades, tandis que l'imam Mohammed Abdul Salam supervise la classe. « Ils ne sont pas en paix. Au début, ils n'arrivaient pas à se concentrer », relate-t-il.

L'imam rappelle que des membres de leur famille ont été tués. « Mais nous avons la responsabilité d'enseigner l'arabe et la vie de Mohammed à cette nouvelle génération », explique Mohammed Abdul Salam.

« Je ne pense pas que mon peuple puisse faire le jihad »

De l'autre côté de cette pièce, un autre groupe d'enfants, assis en tailleur, se balance en lisant le Coran. Mais les autorités bangladaises, dépassées par l'afflux de réfugiés, craignent l'influence des islamistes sur cette population désespérée.

Trois ONG musulmanes ont été interdites dans les camps. Ici, à Balu Khali 2, la mosquée est financée par un Rohingya réfugié en Australie, affirme l'imam : « C'est un ami originaire de mon village, il a envoyé de l'argent pour offrir un espace de prière à nos enfants. »

« Nous sommes contre toute cette violence, je ne connais rien au terrorisme et je ne pense pas que mon peuple puisse faire le jihad. Nous voulons seulement la justice, et retourner sur nos terres », ajoute Mohammed Abdul Salam.

Le groupe rebelle Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), qui a lancé les attaques contre l'armée birmane en août dernier, a démenti toute affiliation à l'organisation Etat islamique ou au groupe al-Qaïda.

→ Écouter sur RFI : Les Rohingyas au Bangladesh, une crise humanitaire qui va durer

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