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Birmanie / Pape François

Birmanie: la messe en plein air du pape, un événement historique

Première rencontre avec les catholiques birmans pour le pape François, au troisième jour de son voyage en Birmanie et au Bangladesh. Lors d'une messe en plein air à Rangoon, le souverain pontife les a encouragés, et leur a confié une haute mission.

De nombreux fidèles venus de toute la Birmanie, qui compte environ 700 000 catholiques sur 51 millions d'habitants, se sont retrouvés sur un grand terrain pour la messe.
De nombreux fidèles venus de toute la Birmanie, qui compte environ 700 000 catholiques sur 51 millions d'habitants, se sont retrouvés sur un grand terrain pour la messe. REUTERS/Ann Wang
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Avec notre envoyé spécial à Rangoon,  Aymeric Pourbaix

C’était pour la Birmanie un événement historique : pour la première fois, un pape célébrait publiquement la messe dans le pays, devant des fidèles de toutes les régions, mais aussi des pays voisins : le Vietnam, le Laos, et la Thaïlande. « Vous êtes une Eglise vivante », s’est réjoui François. De fait, ce qui frappait parmi ces pèlerins, c’était leur jeunesse, celle des prêtres et des religieuses notamment. Mais aussi leur foi : certains s’étaient entassés par dizaines, la veille, dans les paroisses de Rangoon, pour voir le successeur de Pierre !

Et malgré cela, il y avait aussi une sorte de réserve dans la façon d’accueillir le pape. Distance très asiatique sans doute, mais aussi prudence propre à une Eglise qui depuis cinquante ans, a vécu une persécution larvée de la part du régime, et commence seulement à relever la tête. « Vous pouvez être fiers d’être catholiques », leur a ainsi lancé le cardinal Bo, archevêque de Rangoon, dans son message de remerciement.

Et c’est donc à ces chrétiens minoritaires mais fervents que le pape a confié une mission exigeante, à la hauteur de la vivacité de leur foi : il leur a demandé de guérir les blessures de ce pays déchiré, par des oeuvres de charité. Il leur a aussi donné un conseil : celui de nourrir leur action par l’eucharistie, pour puiser la force dans la croix du Christ.

Dépasser les préjugés

Le pape François s'est ensuite rendu dans un des plus importants temples bouddhistes de Rangoon. L'occasion pour lui s'est présentée d'appeler discrètement à dépasser les préjugés. Face aux plus hauts dignitaires du clergé bouddhiste, le pontife a tout simplement suggéré aux adeptes birmans de cette religion de se rapprocher des catholiques.

Car le pape sait parfaitement que le bouddhisme est majoritaire dans le pays, et qu'il est même constitutif de son identité. Mais il est aussi gagné par une certaine radicalisation. En 2015, le parti nationaliste bouddhiste, Ma Ba Tha, a ainsi réussi à faire voter une loi anti-conversions, au nom de la pureté de la race birmane. Le pape a donc mis en avant les valeurs communes aux bouddhistes et aux catholiques : la justice, la paix, la famille, la dignité de l'être humain. Valeurs qui ne sont pas propres à la culture bouddhiste : elles appartiennent à toute l'humanité. En un mot, elles sont universelles, et là dessus, l'Eglise catholique a son mot à dire.

Le Saint-Père a également souligné la relation ambiguë des dignitaires bouddhistes avec le pouvoir en place et l'armée en particulier. D'un coté ils combattent la répression, de l'autre ils profitent du soutien de l'Etat. Les catholiques sont donc prêts à coopérer avec les bouddhistes pour la paix civile, mais il faut aussi que le régime birman soit impartial et qu'il ne considère pas l'Eglise comme une religion de seconde zone.

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