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Singapour

A Singapour, le réseau social Stomp est très contesté au sein de la population

Instagram, Twitter, Facebook, beaucoup d’informations circulent sur ces réseaux sociaux. Tout le monde peut aujourd’hui s’improviser « journaliste ». Un smartphone et une connexion internet suffisent. Que les sources soient fiables ou pas, l’image, la vidéo, le tweet circuleront tout de même. A chacun ensuite de prendre du recul. En Asie du Sud-Est, Singapour a choisi d’embrasser pleinement cette tendance. Ici tous les citoyens sont « journalistes » avec le site internet Stomp.

Capture d'écran du site du réseau social singapourien Stomp.
Capture d'écran du site du réseau social singapourien Stomp. stomp.straitstimes.com
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De notre correspondante à Singapour,

Stomp est considéré comme un « blog journalistique » en ligne. Créé en 2006, il est hébergé par le groupe public de médias, Singapore Press Holdings. Le principe : tout le monde peut alimenter le flux d’informations du site, il suffit de prendre une photo ou une vidéo et de la publier. Il s’agit, pour la plupart du temps, d’accidents de la route ou de personnes ayant un comportement considéré comme inhabituel.

Au total, 75 % des contenus proviennent des Stompers, les Singapouriens qui publient sur Stomp. Les autres articles sont écrits par les quelques journalistes qui travaillent pour le site. Mais la plate-forme sert aussi de propagande au gouvernement singapourien.

Une pétition contre le site

Très consulté par les Singapouriens, le site est loin de faire l’unanimité. En 2014, une pétition a été lancée pour demander la fermeture de Stomp. Le site a été accusé de voyeurisme et d’alimenter les fameuses fake news, les fausses informations. Tout est parti d’une photo : celle d’une vieille dame debout dans le métro, face à elle un jeune homme assis. Le jeune homme, dont le visage n’est absolument pas flouté, a été accusé de ne pas avoir offert son siège à cette dame. Il a été révélé que la photo avait été cadrée d’une telle façon qu’elle ne laissait pas apparaitre les sièges de libres.

Ça peut sembler dérisoire mais aujourd’hui les Singapouriens vivent dans la crainte de se faire « Stomper ». Si, depuis cette pétition, Stomp n’a pas fermé, le site a tout de même créé une rubrique « combattre les fausses informations ». En revanche le voyeurisme lui n’a pas changé. Certaines personnes en soufre et ressentent une frustration. « Nous n’exprimons pas nos sentiments en public en partie par peur de se retrouver sur Stomp », explique certains Singapouriens.

Un site qui encourage le voyeurisme et la délation

« Les gens prennent des photos et des vidéos de vous et les envoient sur ce site. C’est du genre "Oh regardez ce client qui se met en colère !", c’est comme un Facebook malsain et toute votre vie peut se retrouver dessus. On n’a pas vraiment d’endroit ici où on peut librement s’exprimer sans se demander, qui verra quoi… C’est un petit pays, tout le monde se connaît », estime Devina, une jeune femme de 29 ans.

Si le site encourage la délation et le voyeurisme, il a tout de même reçu un prix le 1er novembre dernier. Pour la troisième année consécutive, Stomp a gagné la médaille d’or du meilleur réseau social aux Asian Digital Media Awards.

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