Indonésie: Anies Basweda, nouveau gouverneur de Jakarta

En Indonésie ce lundi 16 octobre, un nouveau gouverneur prend officiellement ses fonctions à la tête de la capitale Jakarta. Pour mémoire, Anies Baswedan avait remporté cette victoire électorale en avril dernier face au gouverneur sortant Ahok, qui purge depuis une peine de deux ans de prison pour blasphème. Parmi les nombreux défis qui l’attendent, le nouvel homme fort de Jakarta devra notamment tâcher d’améliorer les conditions de vie des dix millions d’habitants de cette mégalopole polluée et ultra-embouteillée.

Anies Baswedan et Sandiaga Uno prennent ce 16 octobre 2017 la tête de le ville surdimensionnée de Jakarta, Indonésie. REUTERS/Beawiharta

De notre correspondant à Jakarta,

Quelques mois avant l’élection d’avril dernier, Anies Baswedan ne partait pas favori pour diriger Jakarta. Mais celui qui était au départ un outsider a bénéficié d’une intense campagne des islamistes, qui ont tout fait pour obtenir la peau de l’ex-gouverneur chrétien Ahok, qui était candidat à sa propre succession et qui jouissait d’un bilan flatteur.

Si Anies - comme on l’appelle à Jakarta - n’a pas directement orchestré cette campagne de dénigrement religieux, il s’est tout de même largement appuyé sur ce mouvement pour transformer l’élection en un vote purement confessionnel, au détriment de toute autre considération. Dans le premier pays à majorité musulmane au monde, cette stratégie a fini par payer et elle permet aujourd’hui à Anies de prendre la main sur une ville de 10 millions d’habitants, 30 millions même si l’on considère le Grand Jakarta.

Le ticket Anies Baswedan et Sandiaga Uno

Anies Baswedan a 48 ans et après avoir notamment étudié la politique à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis, il a notamment été ministre de l’Education du gouvernement de l’actuel président Joko Widodo. Le vice-gouverneur, qui faisait partie du ticket pour lequel votaient les électeurs de Jakarta, Sandiaga Uno, est un très riche homme d’affaires au physique de genre idéal. Et dans un pays où la corruption fait encore bien souvent loi, le nom du nouveau vice-gouverneur a ainsi été mêlé à l’affaire dite des Panama papers, scandale international d’évasion fiscale. Heureux hasard du calendrier, une amnistie fiscale en Indonésie a permis à cette affaire de n’inquiéter à peu près personne.

Jakarta, mégalopole chaotique

Les principales difficultés de la capitale indonésienne auxquelles ce tandem va être confronté sont multiples. Jakarta a beau être la ville où se concentre la majorité des pouvoirs en Indonésie, cela ne l’empêche pas d’être une mégalopole désorganisée et le siège d’inégalités très marquées.

Bétonnée, polluée, embouteillée, la ville paie aujourd’hui un développement trop rapide et peu réfléchi, qui s’est notamment dessiné pendant la dictature de Suharto. Au point qu’un éventuel changement de capitale - et aussi de vitrine pour l’Indonésie – est régulièrement évoqué. Mais c’est une autre histoire qui ne concerne, pas encore, le nouveau gouverneur de Jakarta.