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Birmanie

Rohingyas: Amnesty dénonce «la politique de l’autruche» d’Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi tente de rassurer la communauté internationale au sujet des violences commises contre la minorité Rohingya. Dans un discours retransmis à la télévision, la dirigeante birmane a condamné les violations des droits de l'homme. « Les autorités birmanes doivent mettre fin aux opérations militaires », a réagi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Des réfugiés rohingyas à Kutupalong, au Bangladesh, le 9 septembre 2017. Selon le HCR 300.000 d'entre eux ont fui la Birmanie depuis le 25 août pour se réfugier au Bangladesh voisin.
Des réfugiés rohingyas à Kutupalong, au Bangladesh, le 9 septembre 2017. Selon le HCR 300.000 d'entre eux ont fui la Birmanie depuis le 25 août pour se réfugier au Bangladesh voisin. REUTERS/Danish Siddiqui
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A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU ce mardi, Antonio Guterres n'a pas accusé l’armée birmane d'être responsable des exactions commises contre les Rohingyas. Mais le secrétaire général des Nations unies a réclamé la fin des opérations militaires dans l’Etat de l’Arakan.

Quelques heures plus tôt, Aung San Suu Kyi avait souligné que ces opérations étaient en fait terminées depuis deux semaines, et s’étonnait que des Rohingyas quittent encore le pays. Tout en affirmant que plus de la moitié des musulmans de l’Arakan étaient restés chez eux et qu’ils vivaient aussi bien qu’avant. Un moyen pour la Dame de Rangoon d’exonérer les militaires de toute responsabilité.

« Une campagne de nettoyage ethnique »

Amnesty International a aussitôt dénoncé la « politique de l'autruche » d'Aung San Suu Kyi sur le sujet. « ll existe des preuves écrasantes que les forces de sécurité sont engagées dans une campagne de nettoyage ethnique », estime ainsi l'ONG.

« Il y a toujours des fumées d'incendies qui s'élèvent au-dessus de l'Arakan, secoué par des tensions entre rohingyas et armée, a renchéri Phil Robertson, de Human Rights Watch, images satellites à l'appui. Ce n'est pas comme si tout s'était arrêté ». « Les dernières images satellites de HRW montrent que plus de 200 villages rohingyas ont été détruits, écrit Lotte Leicht, directrice de l'ONG pour l'Europe, sur Twitter. Le nettoyage ethnique se poursuit dans l'impunité ».

L'ONU réclame une enquête en Birmanie

A Genève, les enquêteurs de l’ONU missionnés en mars dernier ont à nouveau demandé ce mardi un accès complet et sans entrave à l’Etat de l’Arakan, que la Birmanie leur a jusqu’ici refusé. Dans son discours, Aung San Suu Kyi a pourtant invité des observateurs à se rendre sur place. Sauf que la Birmanie ne reconnait pas la mission des Nations unies. L'ambassadeur birman au Conseil des droits de l'homme assure qu'elle n'est d'ailleurs pas utile pour régler le problème, signale notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche.

L'ONU estime qu'on ne peut plus attendre. Environ 200 villages rohingyas auraient déjà été vidés de leurs habitants. Les Rohingyas sont déshumanisés par la propagande birmane qui les qualifie de « vermine ».

Difficile d'obtenir des chiffres fiables sur les victimes. Mais d'après le président de la commission d'enquête, les premiers rapports semblent refléter « ce que les médias ont dit jusqu'à présent » au sujet des Rohingyas. Au total, 420 000 personnes auraient déjà fui le pays pour le Bangladesh.

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