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Thaïlande

Procès Yingluck Shinawatra: l’ex-Première ministre a quitté la Thaïlande

Journée incroyable en Thaïlande : alors que le verdict dans le procès Yingluck Shinawatra pour négligence dans l’exercice de ses fonctions est attendu, l'avocat de l’ex-Première ministre thaïlandaise explique que sa cliente est malade et ne peut se rendre au tribunal. Ce dernier ne la croit pas et émet un mandat d’arrêt. Mais, ultime coup de théâtre, un responsable du Puea Thai déclare à l'AFP sous couvert d'anonymat que Yingluck « est partie dès mercredi ».

Selon un responsable de son parti, l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra a quitté le pays.
Selon un responsable de son parti, l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra a quitté le pays. REUTERS/Chaiwat Subprasom
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Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Rebondissements en cascades à Bangkok : dès les premières heures de la matinée, des milliers de partisans de l’ex-Première ministre thaïlandaise avaient commencé à s’attrouper devant la Cour suprême alors que celle-ci devait émettre son verdict dans le procès de Yingluck Shinawatra. Après quelques heures d’attente, une première surprise intervient : son avocat explique que sa cliente a un problème médical, un problème d’oreille interne, et qu’elle ne peut pas assister à la lecture du verdict.

Pas convaincue, la Cour émet alors un mandat d’arrêt estimant que Yingluck risque de fuir le pays et saisit la garantie financière de 25 000 euros qu’elle avait déposée. Le verdict est lui reporté au 27 septembre. Deuxième surprise, quelques heures plus tard : on apprend que l'ex-Première ministre thaïlandaise a déjà quitté le pays, pour échapper à son procès. C'est ce qu'a annoncé à l'AFP un haut-responsable de son parti. « Elle n'est plus ici... Elle est partie dès mercredi », a déclaré anonymement ce cadre du Puea Thai.

Plus tôt dans la journée, le chef de la junte militaire en Thaïlande, le général Prayut Chan-O-Cha, avait déclaré aux journaliste qu'il avait « ordonné le renforcement des contrôles de sécurité », aux frontières mais aussi sur l'ensemble du territoire.

Tensions avec la junte

Ces derniers jours, les tensions s’étaient fortement accrues. La junte craignait un rassemblement massif des partisans de Yingluck à l’occasion du verdict. Ce nouveau développement pourrait encore aviver ces tensions. Les partisans de l’ex-Première ministre perçoivent l’attitude de la junte comme une persécution politique de Yingluck.

Celle-ci est accusée d’avoir engagé un programme de subvention à la culture du riz lorsqu’elle dirigeait au gouvernement entre 2011 et le coup d’Etat de 2014. Un programme qui avait abouti à des pertes financières massives pour l’Etat, mais qui avait aussi bénéficié à des millions de paysans.

Soutien populaire

En réalité, une fuite de Yingluck Shinawatra arrangerait bien la junte, l'ancienne Première ministre est toujours très soutenue dans le pays, particulièrement dans les milieux populaires. D’ailleurs les militaires s'accommoderaient bien d'un jugement mesuré dans le procès pour négligence qui la vise, afin de ne pas en faire une martyre.

Pour les « chemises rouges », les soutiens de Yingluck Shinawatr, son départ serait au contraire une catastrophe : son frère Thaksin, lui aussi chassé du pouvoir en 2006 par un coup d’Etat militaire et condamné à deux ans de prison pour corruption, a choisi l’exil - il vivrait aujourd'hui entre Dubaï, Hong Kong, Londres et Singapour. Et force est de constater que son poids politique est de plus en plus faible.

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