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Afghanistan

Culturisme: Kaboul couronne Yasin Qaderi, son Mister Afghanistan 2017

A Kaboul, le week-end du 19 août, c'était la 12e édition de Mister Afghanistan. Alors que le pays célébrait le 98e anniversaire du jour de l'Indépendance, la compétition de culturisme a réuni 321 candidats venant de tout le pays. Le bodybuilding est une institution en Afghanistan.

Le culturisme est une véritable institution en Afghanistan. Ici le nouveau champion 2017, Yasin Qaderi.
Le culturisme est une véritable institution en Afghanistan. Ici le nouveau champion 2017, Yasin Qaderi. Capture d'écran du compte Twitter de Voice of India.
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De notre correspondante à Kaboul,

Ce week-end, l'élection de Mister Afghanistan s'est déroulée alors que le climat à Kaboul était tendu. La sécurité y a été renforcée en raison des célébrations de la fête nationale de l'Indépendance. Dans les rues, plus de policiers, accompagnés parfois de chiens pour contrôler les voitures aux abords de la zone verte, cette zone où se trouvent les ambassades étrangères et le palais présidentiel.

Mais ce climat n'a pas empêché la tenue de la compétition de culturisme. Pendant quatre jours, les candidats sont venus de 27 provinces du pays qui en compte 34. Ils ont tous défilé devant les caméras, en maillot, le corps enduit de crème bronzante, contractant leurs muscles, enchaînant les poses, de face, de dos ou encore de profil.

Une deuxième victoire pour Qaderi

Les sifflements et cris d'admiration des spectateurs ont retenti jusqu'à l'annonce du nom du vainqueur. Cette année, c'est Yasin Qaderi qui a remporté le titre de Mister Afghanistan. Le trentenaire au large sourire, aux dents éclatantes, à la barbe naissante soignée, a reçu pour la deuxième fois la récompense, une large ceinture or et noir. Il a pour cela effectué plusieurs poses faisant saillir tous ses muscles, abdominaux, pectoraux, trapèzes, biceps ou abducteurs.

« J'ai réussi à remporter ce titre neuf ans après ma précédente victoire. C'était en 2008. Je me suis durement entraîné cette année et finalement ça a marché », a-t-il notamment déclaré. L'athlète a ses fans. Il est connu du public, puisqu'il avait déjà remporté la compétition.

De vraies stars

Les culturistes sont perçus comme de véritables stars. Le culturisme est l'un des sports les plus populaires en Afghanistan. Les talibans, lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001, ne l'avaient pas interdit. En revanche, les compétiteurs ne défilaient pas en maillot, mais en shalwar kameez, cette tenue traditionnelle composée d'un pantalon large et d'une longue tunique à manche longue.

On parle souvent de la pudeur imposée aux femmes dans le pays où la burqa est encore largement portée, où peu de femmes sortent sans voile sur la tête, manches longues et jupe ou pantalon jusqu'aux chevilles. Mais la pudeur est aussi de rigueur pour les hommes qui ne se promènent pas dans la rue autrement qu'en pantalon long. D'ailleurs, le shalwar kameez était aussi de rigueur dans les salles de gym pour les hommes à cette époque. Des policiers effectuaient des contrôles inopinés pour vérifier le respect de ces règles vestimentaires. Ceux qui étaient surpris en tenue légère étaient emprisonnés quelques jours.

Kaboul compte des centaines de salles de gym

Il y a le culturisme de compétition comme ailleurs dans le monde. Quatorze athlètes ont été sélectionnés lors de la compétition de ce week-end pour participer à un concours régional asiatique. Et puis, à côté, il y a aussi cette quête de la perfection du corps par les hommes entre 20 et 45 ans. Il y a énormément de salles de gym à Kaboul. Des centaines.

Elles ont toutes pignon sur rue et sont facilement identifiables par les affiches à l'entrée. Souvent, ce sont des photos de stars du culturisme en maillot contractant leurs muscles. Ces salles sont par contre souvent mal équipées. C'est d'ailleurs ce qu'ont souligné les compétiteurs ce week-end en confiant aux médias leurs difficultés à s'entraîner dans de bonnes conditions. Les appareils de musculation dans les salles ne sont pas très perfectionnés et les coupures d'électricité, quotidiennes à Kaboul, ne permettent pas d'utiliser certaines machines.

Les abonnements sont en revanche accessibles : entre 400 afghanis (moins de 8 euros) et 3 000 afghanis (50 euros environ). Alors que le salaire moyen est d'environ 180 euros. Dans les supermarchés, les produits hyperprotéinés remplissent des étagères. C'est un véritable business qui n'a jamais périclité depuis l'institutionnalisation de ce sport. La Fédératon nationale du culturisme et du fitness a été créée, ici, en 1959.

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