Japon: le Premier ministre Shinzo Abe remanie son gouvernement
Fragilisé par des scandales, accusé d'arrogance, le Premier ministre japonais Shinzo Abe remanie, ce jeudi 3 août, son gouvernement avec l'espoir de restaurer sa popularité qui a plongé en dessous des 30 % et n'a jamais été aussi basse depuis son retour au pouvoir en décembre 2012. Il nomme à la Défense Itsunori Onodera, poste qu'il avait déjà occupé il y a quelques années et choisit Taro Kono, un réformateur proche de Washington, pour diriger la diplomatie japonaise. Le nouveau cabinet ne compte que deux femmes. Shinzo Abe s'entoure de personnalités d'expérience avant les échéances électorales de 2018.
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Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Ce remaniement ministériel ne va pas rendre Shinzo Abe plus populaire aux yeux des Japonais, même s'il leur promet la gratuité de l'éducation pré-scolaire pour leurs enfants, aussi longtemps qu'il ne changera pas sa politique. Le Premier ministre souhaite réviser la Constitution pacifiste du Japon. Shinzo Abe veut rendre au pays son droit de belligérance. En dépit de la montée en puissance de la Chine, d'une Corée du Nord qui menace de faire pleuvoir ses missiles sur les bases américaines au Japon, dans leur majorité les Japonais tiennent toujours à leur Constitution pacifiste.
Outre des affaires de favoritisme envers des amis pour l'ouverture d'une école vétérinaire ou la vente illégale d'un terrain public à une école d'Osaka, les Japonais reprochent à Shinzo Abe d'avoir délaissé les réformes de l'économie et de la société qu'il avait promises, il y a cinq ans, pour faire face au vieillissement de la population, au manque de mobilité de la main-d'oeuvre et aux obstacles à l'emploi des femmes.
Par ailleurs, le Premier ministre souhaite, l'an prochain, être réélu à la tête de son parti conservateur. S'il continue de donner l'impression, à tort ou à raison, de négliger la vie des gens, il ne le sera, peut-être, pas. L'écrasante victoire du mouvement « Tokyo, d'abord » de la gouverneure de Tokyo aux dernières élections municipales de la capitale sert de coup de semonce. Les Japonais se détournent, eux aussi, des partis traditionnels quand le choix leur est offert.
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