Philippines: la prolongation de la loi martiale dans le Sud inquiète l’opposition
Le Congrès philippin a voté la prolongation de la loi martiale sur l'île de Mindanao, jusqu'à la fin de l'année, comme le président Rodrigo Duterte le souhaitait. Alors que le conflit s'éternise à Marawi, les opposants à Rodrigo Duterte dénoncent une loi martiale potentiellement dangereuse.
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Avec notre correspondante à Manille, Marianne Dardard
Dans un Congrès largement dominé par les alliés de Rodrigo Duterte, ce vote en faveur de la loi martiale était attendu. Le président avait ordonné cette mesure d'urgence dotant l'armée de pouvoirs renforcés il y a deux mois, suite à l'attaque de la ville de Marawi par des alliés de l'organisation Etat islamique.
A l’inverse, les opposants au président jugent disproportionnée la prolongation de la mesure jusqu'à la fin de l'année. Surtout, la loi martiale ravive le souvenir des abus commis sous la dictature de Ferdinand Marcos qui, en 1972, avait utilisé la loi martiale pour faire jeter en prison tous ses opposants. Les propos de Rodrigo Duterte, qui avait menacé d'étendre à tout le pays la loi martiale qu'il promettait aussi rude que sous la dictature, n’ont pas été faits pour les rassurer.
La Commission nationale des droits de l'homme – institution indépendante – vient de lancer une enquête sur de possibles abus, sans en préciser l'étendue, de la part de l'armée depuis que Rodrigo Duterte a ordonné la loi martiale dans tout le sud du pays. Cette même commission a déjà ouvert une autre enquête sur les tueries extrajudiciaires de la guerre antidrogue.
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