Des dizaines de milliers de travailleurs migrants quittent la Thaïlande
Plus de 60 000 travailleurs migrants ont fui la Thaïlande ces derniers jours, après des descentes de police chez les communautés de sans-papiers et l’annonce par le gouvernement de lourdes amendes pour tous ceux en situation irrégulière.
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Avec notre correspondante à Bangkok, Carol Isoux
Le mouvement de panique a gagné en majorité des immigrés birmans, qui sont en grande partie des travailleurs karens, une minorité ethnique à cheval entre la Birmanie et la Thaïlande.
Les Karens occupent en Thaïlande des emplois peu qualifiés - manutention dans les marchés, construction, femmes de ménage - et représentent, avec les Cambodgiens et les Laotiens, une part importante de la main-d’œuvre sur le marché thaïlandais.
Certains d’entre eux sont apatrides ; ils ont souvent grandi dans des camps de réfugiés à la frontière et ont passé la plupart de leur vie en Thaïlande.
Cent-vingt jours de délais pour régulariser les situations
Les nouvelles régulations des autorités thaïlandaises interviennent quelques jours après la publication du rapport annuel des Etats-Unis sur le trafic d’êtres humains, où la Thaïlande a de nouveau été classée parmi les mauvais élèves.
Ces effets d’annonce restent généralement sans suite. En 2014, dans une situation similaire, des centaines de milliers de travailleurs cambodgiens étaient rentrés chez eux, mais ils étaient de retour quelques mois plus tard.
Les filières d’immigration clandestine constituent une activité lucrative pour les passeurs et certains membres des autorités aux frontières. Pour éviter la panique, le gouvernement vient d’accorder un délai de 120 jours à tous les travailleurs pour régulariser leur situation.
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