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Afghanistan

Vers des renforts américains en Afghanistan?

Le chef du Pentagone a désormais les mains libres pour décider d'un renfort militaire américain en Afghanistan. La Maison Blanche lui a en effet délégué toute décision en la matière, ce mardi 13 juin, alors que Washington s'inquiète de la progression des talibans dans le pays.

Des soldats américains se préparent à leur départ de leur base d'Helmand, en octobre 2014. (Photo d'illustration)
Des soldats américains se préparent à leur départ de leur base d'Helmand, en octobre 2014. (Photo d'illustration) REUTERS/Omar Sobhani/File Photo
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Les chefs militaires américains en Afghanistan réclament depuis des mois des renforts de plusieurs milliers de soldats pour aider le gouvernement afghan à faire face à la pression des talibans. Selon un responsable américain cité par l'Agence France-Presse, Donald Trump a décidé de laisser Jim Mattis trancher sur ces demandes, émanant notamment du général John Nicholson, le chef des forces de l'Otan en Afghanistan.

Le chef du Pentagone n'a jamais laissé filtrer son avis sur la question, mais il est peu probable qu'il refuse ces demandes. Lors d'une audition au Congrès ce mardi 13 juin, il a ainsi estimé qu'il fallait prendre des mesures rapidement face à la progression des talibans. « Nous ne sommes pas en train de gagner. Nous allons corriger cela aussi vite que possible », a déclaré l'ancien général des Marines devant le Congrès.

Selon les estimations circulant à Washington, les chefs militaires régionaux demanderaient de 3 000 à 5 000 soldats supplémentaires. Les militaires américains sont actuellement 8 400. Un renfort ferait repartir à la hausse les effectifs pour la première fois depuis le tournant de la décennie 2000, après des années de baisse.

Les talibans sont à l'offensive en Afghanistan et ont revendiqué une série d'attaques meurtrières, notamment contre des bases et positions militaires afghanes. Samedi, une attaque a tué trois soldats américains et en a blessé un autre dans le Nangarhar (est de l'Afghanistan). Un soldat afghan – un élément infiltré, selon les talibans – a tiré sur les soldats américains.

Les soldats américains et de l'Otan n'ont en principe qu'une mission de formation et d'entraînement des forces afghanes et ne participent pas aux combats, sauf exception. Un renfort de leurs effectifs leur permettrait notamment de mieux se diffuser au sein de l'armée afghane. Ils pourraient ainsi apporter leur conseil au niveau des kandak, les bataillons afghans, et non plus seulement au niveau des états-majors. Les militaires pourraient également être autorisés à apporter plus de « soutien de feu » (artillerie par exemple) ou de soutien aérien aux militaires afghans.

Présence à long terme

Mardi, Jim Mattis a également reconnu « l'urgence » de redéfinir la stratégie américaine en Afghanistan, après les tentatives de désengagement militaire de l'administration Obama. Il s'est prononcé pour une présence à long terme dans le pays de troupes américaines et de l'Otan, approuvant la comparaison faite par un sénateur avec la présence américaine en Europe ou en Corée du Sud.

Il s'agirait de maintenir sur place une force militaire « résiduelle » mais « sophistiquée », capable d'aider les forces locales à stopper immédiatement toute résurgence importante des insurgés islamistes, a-t-il expliqué. « Je n'ai pas de doute qu'une majorité des Afghans » soutient une présence militaire américaine sur place, a-t-il affirmé, indiquant qu'il devrait revenir « à la mi-juillet » devant le Congrès pour détailler cette stratégie à long terme.

Les Etats-Unis sont présents militairement depuis 16 ans en Afghanistan. Après avoir porté les effectifs militaires jusqu'à un pic 100 000 en 2011, Barack Obama avait entamé la décrue. Il espérait laisser sur place seulement un millier de soldats à son départ de la Maison Blanche, conformément à ses promesses de campagne. Mais l'armée afghane, seule en charge des combats contre les talibans depuis la fin 2014, n'est pas arrivée à endiguer les coups de boutoir des insurgés islamistes, et l'ex-président américain avait été contraint de ralentir le retrait.

(Avec AFP)

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