Accéder au contenu principal
Corée du Nord

La Corée du Nord retient Tony Kim, professeur américano-coréen

La Corée du Nord détient depuis la semaine dernière un nouveau ressortissant américain sur son territoire. L’homme d’une cinquantaine d’année, d’origine sud-coréenne, enseignait dans une université à Pyongyang. Il a été arrêté samedi 22 avril à l’aéroport de la capitale nord-coréenne, alors qu’il s’apprêtait à prendre son avion pour la Chine.

Tony Kim, a été arrêté, sans explication officielle pour le moment, à l'aéroport de Pyongyang samedi 22 avril 2017.
Tony Kim, a été arrêté, sans explication officielle pour le moment, à l'aéroport de Pyongyang samedi 22 avril 2017. REUTERS/Denis Balibouse/File Photo
Publicité

Il s’appelle Kim Sang-duk, ou Tony Kim en anglais. Il donnait des cours de comptabilité depuis un mois dans une université de Pyongyang fondée par des associations évangéliques protestantes, une école fréquentée par les enfants de l’élite nord-coréenne.

Il travaillait aussi depuis dix ans à des programmes d’aide humanitaire au Nord. Le gouvernement nord-coréen n’a donné aucune explication encore pour son arrestation.
Ce n’est pas le premier ressortissant américain détenu par Pyongyang. Kim Sang-duk va en effet rejoindre en prison deux autres Américains : Otto Warmbier, un touriste de 22 ans arrêté l’année dernière pour avoir volé un poster de propagande dans son hôtel à Pyongyang et Kim Dong-chul, un pasteur d’origine sud-coréenne, arrêté en 2015 et accusé d’espionnage.Les deux hommes ont été condamnés à de longues peines de travaux forcés.

Une monnaie d’échange diplomatique

Ces dix dernières années, au moins 14 citoyens américains en voyage ou en visite d’affaire ont ainsi été arrêtés par le régime. Et il ne faut pas oublier Lim Hyeon-soo, un pasteur canadien détenu depuis 2015. Elles n’ont rien à voir avec les conditions – effroyables - des camps de travail où sont enfermés quelque 100 000 nord-coréens, à en croire le récit de l’ancien détenu américain Kenneth Bae. Ce pasteur a passé deux ans au Nord dans un camp pour étrangers, où, en fait, il était tout seul. Il travaillait 8 heures par jour dans les champs. Il avait le droit de prier, d’avoir une bible, de recevoir des lettres de sa famille. Il n’a jamais été battu. Il a tout de même perdu 27 kilos.

Les Etats-Unis n’interdisent pas à leurs ressortissants d’aller en Corée du Nord. Le département d’Etat américain déconseille tout voyage au Nord, mais ne les a toujours pas formellement interdits. Ces Américains détenus servent pourtant de monnaie d’échange diplomatique, ce qui oblige Washington à envoyer à chaque fois des personnalités politiques pour les libérer. Dans le passé on a ainsi vu les anciens présidents Bill Clinton (en 2009) et Jimmy Carter (en 2010), ou le chef des renseignements James Clapper (en 2014) aller jouer les libérateurs à Pyongyang.

Arrestation sur fond de tensions

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Halley, a déclaré que le régime de Kim Jong-un cherchait à utiliser un Américain comme moyen de pression, alors que les tensions sur la péninsule sont très élevées. En effet, cette arrestation survient  alors que beaucoup craignent un essai nucléaire ou un tir de missile par la Corée du Nord et qu’en Corée du Sud, on redoute une réponse militaire américaine. Le fameux porte-avion, annoncé par les Etats-Unis depuis deux semaines, doit arriver cette semaine en Corée. A Séoul, certains estiment que Pyongyang espère utiliser ce nouveau détenu pour obliger Washington à négocier, et pour limiter les sanctions en cas de nouvel essai…ce qui semble peu probable.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.