«Liste noire» en Corée du Sud: la ministre de la Culture démissionne
En Corée du Sud, la ministre de la Culture en exercice a été placée en détention ce samedi 21 janvier ainsi que deux conseillers proches de la présidente Park Geun-hye. Ils sont accusés par la justice d'avoir constitué une liste noire de milliers d'artistes jugés trop progressistes leur interdisant toute subvention publique. L'affaire entre dans le cadre d'un tentaculaire scandale politico-financier dans lequel est engluée la présidente, qui a été destituée par le Parlement le mois dernier.
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Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La ministre de la Culture Cho Yoon-sun et l'ancien chef du cabinet présidentiel Kim Ki-choon ont été arrêtés ce samedi 21 janvier. Selon le tribunal, « les charges à leur encontre sont démontrées, et il y a un risque pour qu'ils cherchent à détruire les preuves ».
La ministre a présenté sa démission. Elle et l'ancien chef de cabinet sont accusés d'avoir mis à l'index près de 10 000 artistes, écrivains et journalistes, jugés trop critiques envers la présidente Park Geun-hye. Parmi les personnes visées se trouvent Park Chan-wook, réalisateur primé à Cannes, ou encore le poète Ko Un.
Un écho aux dictatures militaires
Pour les Sud-Coréens, cette liste constitue un écho douloureux des années sombres des dictatures militaires. Sous le régime du père de la présidente, le général Park Chun-hee, les dissidents, notamment les artistes, étaient réprimés avec violence.
Les enquêteurs cherchent à présent à établir si la présidente en personne a ordonné l'élaboration de cette liste noire. Une enquête suivie de très près par les juges de la Cour constitutionnelle, qui doivent bientôt décider de valider ou non la destitution de Park Geun-hye.
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