Donald Trump et la Chine, le grand chamboulement des relations sino-américaines
La Chine, ennemi des États-Unis ? Le tonitruant Donald Trump l’a dit et redit en mettant Pékin sur le banc des accusés, il a bousculé une relation sino-américaine déjà mise à l’épreuve sous l’administration Obama, et cela ne devrait pas s’arranger avec l’arrivée au pouvoir du 45e président des États-Unis ce vendredi 20 janvier.
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de notre correspondante à Pékin,
Jusque-là, la Chine a fait le dos rond devant les attaques, mais bien sûr, les promesses électorales inquiètent Pékin, en particulier, la menace d’une guerre commerciale. Le nouveau président américain veut taxer de 45% tous les produits venant de Chine. Il faut savoir qu’en 2016, les Chinois ont exporté des biens pour une valeur de 385 milliards de dollars vers les États-Unis. Ces exportations pourraient alors être divisées par deux voire plus.
Mais la contre-attaque ne tarderait pas, Pékin a des moyens de pression, aucun autre pays ne détient autant de dettes fédérales américaines : 1000 milliards de dollars ! « L’équipe arrogante de Trump sous-estime notre capacité de riposter », affirme le très officiel Global Times qui brandit la menace de suspendre les commandes d’avions, de soja ou encore de coton. Le président Xi Jinping l’a déjà dit au Forum économique mondial de Davos : personne ne sortirait indemne d’une telle guerre commerciale.
La mer de Chine, un enjeu majeur
Dans l’équipe de Trump, le conseiller Peter Navarro appelle à un boycott de produits chinois. Cette nomination inquiète Pékin, tout comme celle de Rex Tillerson au poste de secrétaire d’État. L’ancien PDG d’ExxonMobil menace d’interdire au géant asiatique l’accès à des îlots qu’il contrôle en mer de Chine du Sud. Une zone que Pékin est en train de militariser, et pour laquelle les Américains réclament la liberté de navigation, car il s’agit d’une route maritime majeure.
La Chine ne compte pas céder un iota de cette mer, et elle sait très bien que les États-Unis n’ont pas assez de navires dans la région pour mettre en place un véritable blocus. Le Pékin officiel joue donc profil bas et met en avant l’apaisement avec les pays riverains. Les Philippines, le Vietnam et la Malaisie se sont en effet rapprochés de la Chine, au grand dam de Washington. Mais la presse officielle, elle, envisage déjà une « confrontation dévastatrice ».
La « Chine unique », un principe non négociable
Reste la question de Taiwan. Donald Trump fait peu de cas du principe de la « Chine unique », ce qui pour Pékin n’est pourtant pas négociable. Pour la Chine, Taiwan est une île rebelle censée retourner dans son giron un jour. Alors, évidemment, cela agace les autorités que Donald Trump se vante des armes dernier cri vendues à Taipei pour un montant de deux milliards de dollars.
Le quotidien China Daily pense que le nouveau président « joue avec le feu ». Pendant ce temps, l’armée montre ses muscles. Le mois dernier, elle a fait patrouiller pour la première fois son porte-avion Liaoning dans le Pacifique. Il faudra s’attendre à d’autres démonstrations de force si Donald Trump multiplie ses attaques.
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