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Australie

Australie: le danger des photos d'enfants publiées sur le Net par leurs parents

En Australie, les protecteurs de l'enfance essaient d'éduquer les parents accros aux réseaux sociaux. Les enfants de la génération Facebook, plateforme créée il y a 13 ans, sont désormais sur-exposés sur la Toile. Les parents postent en moyenne 1 000 photos de leurs enfants pendant les cinq premières années de leur vie sur ce site, mais aussi sur Kik, Instagram et autres.

Publier des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux, un véritable phénomène de société.
Publier des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux, un véritable phénomène de société. cnythzl/ Getty Images
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De notre correspondante en Australie,

L'Australie commence tout juste à se préoccuper des effets pervers de l'exposition des enfants sur les réseaux sociaux. C'est un sujet peu abordé, parce que les Australiens sont généralement peu regardants quand il s'agit de protéger leur vie privée. Mais fin décembre, un organe gouvernemental, la Commission pour la sécurité numérique des enfants, est intervenu dans les médias traditionnels.

Son objectif : éduquer les internautes australiens, avant tout sur le risque de voir les photos de leur progéniture utilisées par des réseaux pédophiles. Cette commission rappelle aussi que diffuser des informations sur l'école et les activités extra-scolaires des petits Australiens, c'est faciliter la tâche des prédateurs.

Quant à la police australienne, elle ne fait pas de sensibilisation auprès des parents sur les réseaux sociaux. Et pour les protecteurs de l'enfance australiens, c'est une lacune. Ils citent d'ailleurs en exemple un post du compte Facebook de la gendarmerie française, qui met en garde directement les parents et leur recommande de ne pas publier les images de leurs enfants, si mignons soient-ils.

La Commission pour la sécurité numérique des enfants pointe une nouvelle dérive des parents australiens. Les célibataires sont de plus en plus nombreux à choisir des photos de leurs enfants pour illustrer leur profil sur les sites de rencontre, genre Tinder… Evidemment, ce n'est pas illégal en Australie, mais c'est un danger supplémentaire de détournement d'image.

Pas vraiment de recours existants à l'heure actuelle en Australie

Autre danger : que ces enfants exposés sur les sites de rencontre deviennent la cible de moqueries et de harcèlement à l'école. « Malheureusement, être stupide n'est pas un crime », regrette l'avocate Denise Rienets, même si elle est sûre qu'un juge australien tancerait vertement les parents dans pareil cas.

Au fond, à part prodiguer des leçons de morale aux internautes adultes, il n'existe aucun recours pour ces enfants médiatisés malgré eux. Tant que ces photos ne sont pas à caractère pornographique, la loi australienne ne peut rien pour ces mineurs. En revanche, la Commission pour la sécurité numérique des enfants a tout un arsenal de plateformes d'aide aux enfants et ados victimes de harcèlement numérique.

Elle offre un soutien psychologique en ligne, et explique la marche à suivre pour obtenir qu'un site internet supprime une photo. Mais elle ne cible pas les comportements des parents eux-mêmes. La Commission ne pourrait pas poursuivre des adultes qui refuseraient de retirer de Facebook les photos de leur progéniture. Mais si le dossier est solide, elle peut accepter de jouer le rôle de médiateur entre un enfant et ses parents.

Quoi qu'il en soit, la défense de l'intimité des mineurs sur les réseaux sociaux reste un combat largement minoritaire en Australie. Pour preuve : en septembre dernier, une personnalité australienne, Phyllis Foundis, qui est présentatrice télé, a publié une tribune contre une mère qui avait posté sur Facebook des photos de son fils sans lui demander l'autorisation. Elle a été fraichement reçue, accusée par beaucoup d'internautes de sur-réagir.

→ À relire : Interpol identifie une cinquantaine de réseaux pédophiles dans plusieurs pays

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