En Chine, le Sida reste un tabou
Les couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, sont rarement visibles en Chine. Dans les rues des grandes villes, et encore plus à la campagne, peu de couples homosexuels osent se montrer publiquement. Pareil pour les personnes infectées du VIH. Le Sida reste la « maladie de la honte ». Et faute d’éducation sexuelle, de plus en plus de jeunes sont testés séropositifs.
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Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Pour Liu Shu, cette journée contre le Sida est bien différente de toutes les autres. Placé dans un studio en verre au beau milieu du quartier chic de Sanlitun, au cœur de Pékin, ce jeune homosexuel révèlera au public qu’il est séropositif. Pas facile dans un pays où ce thème reste tabou. Quelque 654 000 Chinois vivent avec le virus, selon le Centre national pour le contrôle et la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Mais en réalité, ce chiffre serait 30 % plus important.
La discrimination est telle que nombre de séropositifs préfèrent rester dans l’ombre. Wu Zunyou, chef du Centre national de prévention, attire l’attention sur un nouveau groupe à risque : les jeunes entre 15 et 24 ans, qui ont peu ou pas accès à l’éducation sexuelle. Cette année, le nombre d’élèves et d'étudiants qui ont été testés séropositifs est quatre fois supérieur à celui d’il y six ans. La Chine accuse un retard de 30 ans, a estimé cette semaine l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Pékin. Au moins un tiers des jeunes Chinois n’utiliseraient pas de contraceptifs lors de leur premier rapport sexuel.
→ À relire : La Chine a progressé en matière de prévention du Sida
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