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Pakistan

Pakistan: un rapport de HRW dénonce les méthodes violentes de la police

Au Pakistan, la police procède à des arrestations arbitraires et tortures et exécute les suspects. L'ONG Human Rights Watch a dénoncé lundi 26 septembre dans un rapport une police gangrénée par la corruption, confrontée à un sérieux manque de moyens et adepte des méthodes violentes. Le plus frappant dans cette enquête, explique Meenakshi Ganguly, de Human Rights Watch, c'est le manque de confiance des Pakistanais envers leur police, qui préfèrent ne pas aller dans un commissariat de peur d'être maltraités par les agents.

Des policiers pakistanais à Karachi.
Des policiers pakistanais à Karachi. AFP PHOTO / RIZWAN TABASSUM
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Avec AFP,

Le rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch est basé sur des entretiens avec plus de trente officiers de police et cinquante victimes ou témoins de violences. Ce document met en évidence les violations des droits de l'homme dont la police est coutumière au Pakistan.

« C’est un fonctionnement que l’Asie du Sud a hérité de l’époque coloniale, analyse explique Meenakshi Ganguly de l’ONG. Les forces de l’ordre font respecter la discipline et l’ordre et ne considèrent pas qu'elles sont au service du public. La police estime être une figure d’autorité, elle a tendance à se méfier de tout le monde et n'aide pas les gens à moins d’y trouver un avantage. Nous rapportons des pratiques très communes de torture en prison et d’exécutions extrajudiciaires. Quand les policiers commettent ces crimes ou ces abus, ils n’ont pas à rendre de comptes. »

Ce document évoque le meurtre de plus de 2 000 suspects en 2015 lors de « heurts », dont la plupart sont considérés comme orchestrés par la police. Les meurtres extrajudiciaires ont grimpé en flèche à Karachi, capitale économique du pays où la police et d'autres forces civiles liées à l'armée ont depuis 2013 intensifié leurs opérations contre les groupes talibans, mafieux et militants politiques armés.

« Nous avons constaté à de nombreuses reprises que pour résoudre les crimes, la police amène les suspects dans les commissariats et les frappe au lieu de rassembler des preuves, pointe Meenakshi Ganguly. Les exécutions extrajudiciaires sont souvent commises, à en croire la police elle-même, parce qu’elle n’a pas assez de preuves pour que le tribunal condamne le suspect. Alors quand les policiers estiment que la personne est un criminel, ils se font juge et la tuent dans sa cellule. Nous demandons donc que la police ait davantage de comptes à rendre, mais aussi que son fonctionnement soit entièrement réformé. »

Selon le rapport de HRW, les groupes les plus marginalisés - réfugiés, pauvres, minorités religieuses - sont davantage susceptibles d'être victimes de violences policières.

► Lire le rapport dans son intégralité (en anglais)

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