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Afghanistan

Bavure de Kunduz: MSF réclame une commission d'enquête internationale

Médecins sans Frontières (MSF) a réclamé mercredi une enquête internationale sur le bombardement américain de son hôpital de Kunduz, fatal à 22 personnes, malgré l'admission d'une frappe « par erreur » et ne respectant pas les règles d'engagement par le commandant de l'Otan en Afghanistan.

Au moment du raid, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de Kunduz.
Au moment du raid, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de Kunduz. AFP PHOTO / MSF
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Trois enquêtes, une américaine, une afghane et une de l'Otan, ont déjà été diligentées sur cette affaire, mais MSF, qui s'est empressée d'accoler le vocable de « crime de guerre » à la tragédie, a soutenu mercredi « ne pas faire confiance à une enquête militaire interne ».

MSF réfute le terme d'« erreur » par lequel le général américain John Campbell, commandant des 13 000 soldats étrangers encore déployés en Afghanistan, a qualifié mardi la frappe face aux élus américains. Selon Mego Terzian, président de MSF France, ce bombardement « n'était malheureusement pas une erreur ».

« La situation sécuritaire est terrible »

« Après les frappes aériennes qui ont détruit l’hôpital de MSF, les organisations humanitaires ont été forcées de quitter la ville. Elles ne peuvent plus travailler. La situation sécuritaire est terrible. Leur vie est effectivement en danger. Il y avait, avant la crise, environ quatorze dans la ville, une dizaine d'ONG internationales et quatre ONG locales, ainsi que quelques organisations onusiennes qui ont toutes été forcées de quitter la ville », s'alarme Jens Laerke, le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

« Nous souhaitons cette commission aujourd’hui avec force parce que c’est un mécanisme qui doit préserver le droit humanitaire et préserver le peu d’humanité qui subsiste dans ces conflits extrêmement violents, et qui permet, ce peu d’espace, à des patients d’être soignés et aux populations civiles d’accéder à des soins d’urgence. » a renchérit Stéphane Roques, directeur général de MSF France.

« Nous demandons à l’ensemble des Etats signataires de prendre leurs responsabilités et d’activer ce mécanisme. Et puis évidemment, nous allons faire appel à la société civile, à l’ensemble des citoyens pour pousser cette demande de commission indépendante qui fasse la lumière sur un acte tragique qui touche à l’essence même de l’action humanitaire. », a-t-il conclu.

L'armée américaine se maintient en Afghanistan

Pour l'instant, les Etats-Unis ne prévoient de maintenir en Afghanistan qu'une force résiduelle d'un millier de soldats, contre 9 800 en ce moment. Cette force serait concentrée à l'ambassade à Kaboul. Selon le Washington Post, le général Campbell a présenté cinq options, d'une présence résiduelle à une force de 7 000 hommes après 2016.

En quatorze ans de présence en Afghanistan, Washington a dépensé quelque 60 milliards de dollars pour constituer une armée nationale afghane. Malgré ces efforts, cette armée « ne possède pas la capacité de combat et les forces pour protéger toutes les régions du pays », a souligné le général Campbell.

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