Le Népal paralysé par les protestations qui agitent le sud du pays
Au Népal, les populations des plaines, et particulièrement les Madhesis, sont opposées à de nombreuses clauses de la nouvelle Constitution, promulguée le mois dernier. Ils ont imposé depuis plus de cinquante jours une fermeture de toutes les usines de cette région, qui constitue le poumon industriel du Népal. Et récemment, ils ont empêché les importations de biens, et particulièrement d'essence, vers Katmandou.
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Avec notre envoyé spécial à Katmandou, Sébastien Farcis
Les revendications des habitants des plaines sont multiples : redécouper les nouveaux Etats fédérés selon les lignes ethniques ; obtenir davantage de représentation au Parlement pour cette large bande du Sud qui englobe la moitié des Népalais ; et surtout, accroître les quotas pour leur permettre à accéder aux postes de la fonction publique.
Le mouvement a pris cette ampleur, car ces populations ont depuis longtemps été marginalisées par l'élite des montagnes de Katmandou. Et différents acteurs ont accentué cette division, indique Kanak Mani Dixit, rédacteur en chef du mensuel Himal Southasian : « La représentation proportionnelle des populations et leur intégration sont mentionnées dans la Constitution, mais pas de manière claire. Cela peut être rectifié et les élus se sont déjà engagés à le faire. Mais des politiciens populistes essaient de diviser les habitants des plaines et des montagnes. Cela est accentué par le gouvernement indien, qui cherche à contrôler la politique népalaise afin d'accéder à ses ressources. »
C'est en effet l'Inde qui a interrompu le passage de camions d'essence vers le Népal, sous prétexte que les manifestants de cette région frontalière menaçaient de les attaquer. Or l'Inde fournit la quasi totalité du pétrole népalais. Dimanche, face à la menace de l'asphyxie de l'économie, New Delhi a annoncé qu'il reprendrait ses exportations.
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