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Afghanistan

Hôpital de MSF bombardé à Kunduz: une «enquête exhaustive» en cours

Au moins 19 patients et employés de Médecins sans frontières ont été tués tôt samedi 3 octobre au matin dans un raid à Kunduz dans le nord de l'Afghanistan, dans lequel l'hôpital de MSF a été pris pour cible par erreur. Le chef du Pentagone annoncé qu’une « enquête exhaustive » était en cours. Barack Obama a présenté ses condoléances.

Au moment du raid, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de Kunduz.
Au moment du raid, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de Kunduz. AFP PHOTO / MSF
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Au moins 19 personnes, dont 12 membres de Médecins sans frontières sont mortes dans le bombardement d'un hôpital de l'ONG à Kundunz, en Afghanistan, ce samedi 3 octobre au matin. Le chef du Pentagone, Ashton Carter, a affirmé qu'une « enquête exhaustive » était en cours, « en coordination avec le gouvernement afghan » sans confirmer toutefois si le bombardement a été mené par des forces américaines. « Les forces américaines en soutien aux forces de sécurité afghanes opéraient à proximité, tout comme les talibans », écrit-il dans un communiqué. Ce samedi, le président américain, Barack Obama, a présenté ses condoléances pour ce bombardement « tragique ».

Médecins sans frontières, elle, est formelle : les bombardements de l'Otan se sont poursuivis pendant plus d'une demi-heure, alors que l'ONG avait transmis préventivement les coordonnées GPS de son hôpital à toutes les parties du conflit, notamment à Kaboul et Washington. Or l'Otan n'évoque qu'une seule frappe aérienne américaine, sans préciser combien de bombes ont été larguées. Le ministère afghan de la Défense précise de son côté que l'opération visait sans doute des terroristes armés qui ont attaqué l'hôpital de MSF et l'ont utilisé comme base pour attaquer les forces afghanes et les civils.

Le Washington Post cite un militaire américain qui, sous le couvert de l’anonymat afin de pouvoir s’exprimer plus librement, a déclaré que des soldats des forces spéciales américaines se trouvaient sur le terrain pour conseiller les militaires afghans, rapporte notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet. Ils avaient repéré d’où venaient les attaques des talibans et un AC-130 a été autorisé à bombarder l’endroit d’où ils lançaient ces attaques, endroit qui se trouvait à proximité d’un hôpital, probablement donc celui de Médecins sans frontières. 

La frappe est « inexcusable » et « possiblement criminelle », a déclaré le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein. « Si elle est reconnue comme délibérée par la justice, une frappe aérienne sur un hôpital pourrait constituer un crime de guerre », a-t-il prévenu.

Au moment du raid, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de Kunduz. Cette grande ville du nord a été le théâtre d'âpres combats cette semaine entre les talibans et l'armée afghane. Les talibans sont parvenus à s'emparer lundi de Kunduz en seulement quelques heures, infligeant un sérieux revers aux forces de sécurité afghanes. Mais grâce au soutien aérien de l'Otan, l'armée afghane a réussi à reprendre la ville aux insurgés deux jours plus tard.

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