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Japon / Etats-Unis

Japon: Nagasaki, l’attaque atomique qui n’aurait pas dû avoir lieu

Le 9 août 1945, trois jours après Hiroshima, une seconde bombe atomique américaine est larguée sur le Japon. Cette fois sur Nagasaki, dans le sud de l’archipel. 74 000 habitants sont instantanément tuées et 80 % des bâtiments sont détruits. Une seconde attaque qui n’aurait pas dû avoir lieu.

La cathédrale Urakami (c), en plein centre de Nagasaki, détruite par le largage de la bombe atomique, le 9 août 1945.
La cathédrale Urakami (c), en plein centre de Nagasaki, détruite par le largage de la bombe atomique, le 9 août 1945. REUTERS/Shigeo Hayashi/Nagasaki Atomic Bomb Museum/
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A 11h02 (heure locale), ce dimanche 9 août, les cloches et les sirènes ont retenti dans la ville catholique atomisée à l'heure exacte de l'explosion, relate notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. « Plus jamais d'Hiroshima », dit-on, le plus souvent. Mais Nagasaki, elle, a le sentiment de faire partie des oubliés de l'holocauste nucléaire. Pourtant, son martyr ne fut pas moins horrible.

Ses habitants ne revendiquent pas seulement cette identité de ville atomique. Pour une double raison : d’abord parce qu’elle ne fut que la seconde bombe dans la tragédie et deux fois plutôt qu’une puisque l’objectif du bombardier B-29 américain était une autre ville, celle de Kokura au nord de Nagasaki. Mais les nuages qui obstruaient le ciel sauvèrent Kokura.

Le pilote du B-29 se dirigea alors vers le second objectif, Nagasaki. La ville est cosmopolite. Elle a toujours été à l’avant-garde du Japon dans son contact avec l’Occident. Et Nagasaki a su prendre de la distance par rapport à son martyr. C’est peut-être dû à l’influence chrétienne. Nagasaki est la plus catholique des villes japonaises. Par ailleurs, à Nagasaki, la bombe tomba dans un quartier à la périphérie. Sa vieille ville et son port furent épargnés alors qu’à Hiroshima, tout fut rasé.

Inutilité tragique

A Nagasaki, l’horreur d’Hiroshima se trouve encore accentuée par un sentiment d’inutilité tragique. Car si les Américains larguent une seconde bombe atomique sur le Japon, trois jours après la première, c’est parce qu’ils n’ont pas de nouvelles des Japonais. Et pour cause : Washington n’a pas prévenu Tokyo qu’elle utilisait une bombe nucléaire, et la nouvelle met du temps à remonter jusqu’au gouvernement nippon. D’autant que les militaires japonais minimisent l’impact dévastateur de la bombe A pour éviter que la population ne se démoralise.

Quand la nouvelle atteint Tokyo, le gouvernement se réunit immédiatement pour décider la reddition du Japon. Mais il est trop tard. Les Américains larguent déjà leur seconde bombe sur Nagasaki. Un concours de circonstances d’autant plus douloureux que l'attaque devait à l'origine se dérouler le 11 août. Mais les prévisions météorologiques n’étant pas bonnes, les militaires américains décident de leur propre chef de l'avancer de deux jours, estimant également que « plus tôt la bombe serait lancée, mieux cela vaudrait pour l’effort de guerre ». Au passage, les scientifiques larguent cette fois une bombe au plutonium et non à l’uranium comme sur Hiroshima, poursuivant leurs tests à ciel ouvert. Bilan : 74 000 morts.

Le 9 août 1945 marque à ce jour la dernière utilisation d'une bombe atomique dans un conflit. Mais le calvaire des survivants d’Hiroshima et Nagasaki, dévorées par les radiations, ne faisait que commencer.

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