Dans le Xinjiang, Pékin poursuit sa chasse aux Ouïghours
La Chine a démantelé pas moins de 181 groupes terroristes dans la région du Xinjiang, à l’extrême ouest du pays, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle. Pékin avait lancé la campagne «Frapper fort» après un attentat-suicide qui en mai 2014 avait fait plusieurs dizaines de morts sur un marché de la capitale provinciale Urumqi.
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La campagne anti-terroriste lancée dans la foulée - avec procès de masse dans des stades et condamnations à mort à la clé - avait été immédiatement qualifiée de « discriminatoire » par les groupes de défense des droits de l’homme.
Les Ouïghours turcophones qui peuplent à 45% la région sont accusés par Pékin de séparatisme ; un séparatisme violent qui aurait fait l’an dernier plus de 200 morts dans toute la Chine, selon les médias. Mais selon les Ouïghours, c’est Pékin qui étouffe leur culture pour laisser toute la place à l’ethnie Han, majoritaire dans le pays mais pas dans cette région riche en matières premières.
Dans les statistiques qu'elles transmettent aujourd’hui, les autorités locales insistent au contraire sur l’aide apportée aux forces de police par « tous les groupes ethniques ». Exemple : en janvier dernier, dans la ville de Kashgar, les proches d’un suspect l’auraient dénoncé à la police, et ce sont des habitants qui auraient fouillé les maisons du voisinage et mis en place des postes de contrôle. 81 affaires terroristes auraient ainsi été résolues sur dénonciations.
Pékin affirme que sa gestion du Xinjiang a relancé le développement économique de la région, et qu’elle respecte la liberté religieuse et celle des minorités. Réaction du porte-parole du Congrès mondial des Ouïghours, en exil : « la loi soutient plus les intérêts politiques de Pékin que la justice. »
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