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Japon / Corée du Nord

La Corée du Nord perd son «ambassade» à Tokyo

Pour cause d'impayés, une agence immobilière japonaise a repris possession du bâtiment qui faisait office «d'ambassade» de Corée du Nord au centre de la capitale japonaise. Et cela intervient après une longue saga politico-financière qui n'est d'ailleurs peut-être pas complètement terminée. L'association, qui s'y trouve, se réclame de la Corée du Nord et refuse toujours de quitter les lieux.

Le bâtiment qui fait office d'ambassade de Corée du Nord à Tokyo.
Le bâtiment qui fait office d'ambassade de Corée du Nord à Tokyo. AFP PHOTO/FILES/Toru YAMANAKA
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L'association Chongryon regroupe une partie des Coréens vivant au Japon qui se réclament de la Corée du Nord. Elle s’estime victime d’un « acte d’animosité insupportable contre notre pays » (la Corée du Nord). Il y a deux ans, la Cour suprême du Japon avait ordonné la saisie et la mise aux enchères d’un bâtiment de dix étages au coeur de la capitale japonaise, propriété de Chongryon. Depuis dix ans, l’association est poursuivie par l’Agence japonaise de recouvrement qui lui réclame l’équivalent de 630 millions d’euros pour des prêts non remboursés après la faillite d’instituts financiers liés au régime nord-coréen. Ces instituts ont longtemps servi à transférer des fonds, par bateau, du Japon vers la Corée du Nord, pour financer une part importante du budget de l’Etat nord-coréen.

L’association Chongryon ruse pour échapper à la saisie

Et l’association Chongryon a usé, apparemment, de toutes les ruses, depuis une dizaine d’années, pour s’opposer à la saisie de son siège qui sert aussi d’ambassade de facto de la Corée du Nord à Tokyo. En octobre 2013, son immeuble de dix étages et près de 3 000 m² au centre de Tokyo avait été acquis par une obscure société d’import-export basée en Mongolie. Mais la justice japonaise avait cassé cette vente car elle soupçonnait que l’entreprise mongolienne était une société écran au service du régime nord-coréen. Plus tôt encore, en 2007, pour échapper déjà à une saisie, Chongryon avait tenté de vendre son immeuble à une société d’investissement à Tokyo dirigée par un ancien chef des services de renseignement japonais qui était très proche de l’association nord-coréenne.

Un squatt pour médiatiser l'affaire

Entre-temps, une agence immobiliere japonaise a racheté le siège de l’association nord-coréenne. Mais la saga politico-financière n’est peut-être pas encore terminée. La société immobilière Marunaka Holdings a deboursé 15 millions d’euros pour racheter la propriété. L’association Chongryon n’a toujours pas quitté ses locaux dont les murs sont ornés de portraits du fondateur de la Corée du Nord Kim il Sung et de son fils Kim Jong Il. Elle veut sans doute squatter l’immeuble, médiatiser une éventuelle expulsion par la police pour donner l’impression d’être victime d’une injustice.

Un climat de plus en plus hostile entre japonais et nord-coréens

Les bureaux de Chongryon a Tokyo ont déjà été la cible de multiples perquisitions ces dernières années, notamment dans le cadre d’enquêtes pour exportations illégales d’équipements qui ont pu servir au développement du programme nucléaire nord-coréen. Des centaines de milliers de Coréens vivent au Japon. La plupart des descendants de ceux qui avaient été déportés au Japon durant la colonisation japonaise de la péninsule coreenne. Environ 10% sont affiliés aujourd’hui à Chongryon. L’association affirme que sa communauté proche de la Corée du Nord est persécutée par le gouvernement japonais et par des militants de l’extrême-droite. Beaucoup de Japonais éprouvent un sentiment d’hostilité a l’égard de la Corée du Nord en raison d’enlèvements de Japonais par les services nord-coréens durant les annes 70 et 80.

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