Sommet de l'Apec à Pékin: Obama en opération séduction
A Pékin, le discours du jour de Barack Obama est une véritable opération de charme vis-à-vis des 20 autres pays réunis depuis ce lundi 10 novembre au sommet de l'Apec. La Chine est un partenaire économique de poids pour les Etats-Unis, mais le président américain n'a pas occulté un sujet sensible, les droits de l'homme.
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Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
« Les Etats-Unis sont décidément une nation de la région Pacifique », a déclaré Barack Obama sous les applaudissements ce lundi à Pékin. « Notre avenir, notre sécurité et notre prospérité sont inextricablement liés à l’Asie ! », a ajouté le président des Etats-Unis.
Avec près de 60% de la richesse mondiale et 3 milliards de consommateurs, le président Obama voit l’Asie comme une « incroyable opportunité de créer des emplois aux Etats-Unis ». Et parmi les nations asiatiques, le partenaire de choix des Américains, c'est la Chine, le marché d’exportation qui connait la plus forte croissance pour les produits américains. Mais Washington souhaite que Pékin libéralise son marché et la conversion de sa monnaie.
« Si nous travaillons ensemble, le monde en profitera », estime Barack Obama. « Nous saluons l’émergence de la Chine, une Chine prospère, pacifique et stable », a-t-il assuré. Washington veut relever des défis mondiaux avec Pékin, comme le terrorisme international, la lutte contre Ebola ou encore le changement climatique.
Ce n’est qu’à la fin de son discours que Barack Obama a mentionné le sujet sensible sur lequel il était attendu. Il a appelé Pékin à respecter les droits de l’homme et la liberté de la presse : « Nous n'attendons pas de la Chine qu'elle suive le modèle américain en toutes circonstances. Mais nous continuerons à nous préoccuper des droits de l'homme. »
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Les Etats-Unis sont favorables à l'émergence d'une Chine prospère, pacifique et stable.(...) Si la Chine et les Etats-Unis travaillent ensemble, le monde en profitera.
Barack Obama
Première journée réussie pour Pékin
Pour cette première journée, on a pu voir un dégel dans les relations jusqu’à présent glaciales entre Pékin et Tokyo, un président américain qui appelle l’émergence de la Chine de ses vœux. Même le ciel pékinois a tenu ses promesses : le « bleu Apec », comme disent les internautes, a brillé sur la capitale chinoise. Des restrictions draconiennes ont fait disparaître la pollution comme par un coup de baguette magique.
Xi Jinping a donc réussi le lancement de ce sommet, son premier grand rendez-vous international depuis son arrivée au pouvoir en 2012. Mais après le banquet très glamour de ce lundi soir, les tensions risquent de revenir au galop. Le conflit entre Tokyo et Pékin est loin d’être résolu, et un différend semblable sème la discorde entre la Chine et ses voisins philippins et vietnamiens.
Puis, Xi Jinping va devoir déployer tout son talent diplomatique pour éviter que d’autres embrouilles s’invitent dans son sommet, comme le différend entre Washington et Moscou sur l’Ukraine ou celui entre l’Australie et la Russie sur l’attentat contre le vol MH17. Rien ne doit entacher le sommet de l'Apec - l'occasion rêvée pour le président chinois, qui compte s'imposer comme le maître de l'Asie-Pacifique.
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