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La revue de presse des Amériques

À la Une: nuit de violences en Bolivie

Manifestation dans les rues de La Paz contre Evo Morales, le 6 novembre 2019.
Manifestation dans les rues de La Paz contre Evo Morales, le 6 novembre 2019. REUTERS/Kai Pfaffenbach
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Après l’élection présidentielle en Bolivie, le pays a connu des actes de graves violences ce mercredi entre sympathisants et adversaires d’Evo Morales qui, selon des résultats contestés par l’opposition, a remporté le scrutin dès le premier tour.

Tout comme la population, la presse bolivienne est très polarisée entre les adversaires et les sympathisants du président socialiste. Pour El Cambio, « l’explosion de violence hier à travers le pays est le fruit de la tentative de coup d’État menée par l’opposition néolibérale. Elle restera dans l’histoire comme la tentative la plus raciste, la plus discriminante et la plus haineuse jamais menée contre le vote des paysans et leur gouvernement dirigé par un président indigène », s’exclame le journal proche du pouvoir.

Des propos vivement dénoncés par le quotidien El Deber  : « Pour se maintenir au pouvoir, le gouvernement socialiste se présente comme victime du supposé racisme de ses adversaires. C’est un discours extrêmement puissant, car il s’insinue dans l’imaginaire collectif et renforce-le “je” contre “l’autre” », observe l’éditorialiste. « La construction d’un ennemi politique représente désormais la seule bouée à laquelle le régime peut encore s’accrocher  ».

El Dia voit dans cette stratégie avant tout un signe de faiblesse : « Evo Morales a peur de cette jeunesse, prête à défendre la démocratie  ».

Et puis il y a des quotidiens qui tentent de prendre plus de recul. La Razon par exemple constate qu’ « aucun des deux camps qui s’affrontent n’a l’intention de céder, parce que la rationalité est soumise à la lutte pour le pouvoir. C’est une bataille entre ceux qui cherchent à recouvrer leurs privilèges perdus et ceux qui les leur ont arrachés. En ces jours de confrontation, les vieux démons de classe et de rang social resurgissent. Les années de règne d’Evo Morales avec des lois qui visaient à former une société inclusive, plus égalitaire et non-raciste n’ont pas su les enrayer. Nous vivons des moments dangereux, parce qu’ils font ressortir le mépris et le faux orgueil qui caractérisent la société bolivienne depuis l’époque coloniale  », souligne La Razon.

Ce qui amène le journal Pagina Siete à lancer cet appel : « Qu’on soit indigènes ou pas, qu’on vive en ville ou à la campagne, qu’on soit riche ou pauvre, nous sommes tous Boliviens et nous avons tous le droit d’exprimer notre opinion. Nous devons œuvrer à la réconciliation entre Boliviens. Nous devons nous ressaisir et ne pas oublier que nous partageons tous le même pays  ».

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« C’est la conséquence de toute une série d’erreurs grossières commises par Guillermo Botero qui a été tout au long de son mandat impliqué dans différentes polémiques », analyse Semana. Dernière en date : « la mort de huit mineurs, dont une fillette de douze ans, lors d’un bombardement, il y a deux mois contre un campement de dissidents de l’ancienne guérilla des Farc ». Cette information avait été rendue publique par un sénateur qui a accusé Guillermo Botero d’avoir caché cette information aux Colombiens. Le Congrès avait préparé une motion de censure à son encontre. Et c’est donc juste avant que le ministre a décidé de quitter le gouvernement.

« Quid de la gouvernabilité d’Ivan Duque ? » C’est l’interrogation en une de El Espectador. Le journal de Bogota souligne que « le président va devoir améliorer sa relation avec le Parlement où il a perdu de précieux alliés ce qui le laisse désormais sans majorité stable ». Si Ivan Duque veut reconquérir une quelconque marge de manœuvre, il lui faut conclure « un accord politique qui résout une bonne fois pour toutes le problème à l’origine des tensions permanentes qui rythment son mandat : reconnaître l’accord de paix avec les FARC et s’y conformer pleinement ».

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Ce qui suscite le quotidien Le National à se poser la question de savoir s’il s’agit là d’une « simple trêve ou de la fin de la lutte contre le pouvoir en place ». « La réalité sur le terrain durant cette semaine donne l’impression que la population ne supporte plus cette tactique de l’opposition constituante à bloquer totalement le pays pour le président Jovenel Moïse du pouvoir », estime le journal. « Pourtant, l’opposition n’a jamais abouti au résultat escompté ».

Bien au contraire : l’opposition se divise de plus en plus. C’est en tout cas le constat du National qui parle d’un « spectacle pour le moins dégoûtant  qu’offrent les adversaires politiques du président ». « Et depuis cet éclatement, des membres de la population commencent à se désolidariser de l’opposition. Dans l’opinion publique, certains analystes commencent même à prédire l’échec des prochains mouvements de protestations », prévient le journal.

Dans ce contexte, le gouvernement haïtien a annoncé hier l’augmentation du salaire minimum.Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste écrit : « Comme souvent avec cette administration, la nouvelle tombe comme un gros cheveu dans la petite soupe que chaque famille peut s’offrir ces derniers jours. L’augmentation de salaire c’est plus une augmentation, même pas un ajustement, c’est le verdict de la mauvaise gouvernance ».

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