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La revue de presse des Amériques

À la Une: l’Équateur déménage son exécutif en raison des troubles

Des manifestants accueillent les groupes indigènes qui sont arrivés par milliers dans la capitale Quito, le 7 octobre 2019
Des manifestants accueillent les groupes indigènes qui sont arrivés par milliers dans la capitale Quito, le 7 octobre 2019 REUTERS/Daniel Tapia
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Le mouvement de colère contre la hausse des prix du carburant a pris de l’ampleur. Aux manifestations et aux blocages dans plusieurs provinces, s’est ajoutée une marche vers la capitale, explique El Comercio. L’Équateur a connu lundi« une journée de violence inhabituelle et de pillages dans une usine laitière et des exploitations agricoles ». Le journal note aussi l’occupation de plusieurs puits de pétrole. Leur activité a été suspendue, ce qui a fait chuter la production nationale.

Pour El Comercio, « la grève des chauffeurs et des grands acteurs du transport n’aurait jamais dû avoir lieu », car la hausse des tarifs du carburant - l’arrêt des subventions pour obtenir, en échange, les crédits du Fonds monétaire international (FMI) - était nécessaire. Cette grève a depuis été levée, mais depuis ce temps « le mouvement des groupes indigènes montait crescendo ». Ces manifestants, depuis dimanche, ont lancé une grande marche vers Quito. Et c’est par milliers qu’ils sont arrivés dans la capitale, à pied et en camionnette, munis de drapeaux et de bâtons, comme nous le montre El Comerciodans plusieurs vidéos sur son compte Facebook.

Le président accuse son prédécesseur… et Caracas

À leur tête : la Confédération des nationalités indigènes, qui, « en l’an 2000, rappelle le journal, a conduit au renversement du président de l’époque, [lui aussi] remis en cause pour sa politique économique ». Si bien que le président Lenin Moreno a pris une décision radicale : déplacer l’exécutif... de Quito à Guayaquil ! C’est depuis cette ville, dans un message diffusé à la radio et à la télévision, qu’il a accusé son prédécesseur Rafael Correa et le président vénézuélien Nicolas Maduro, d’avoir « activé un plan de déstabilisation » de l’Équateur.

Une information qu’on retrouve bien sûr en une du média vénézuélien TalCual. Caracas n’a pour l’heure pas réagi à ces accusations. Mais Ultimas Noticias, journal proche du pouvoir, rapporte les propos de Diosdado Cabello en une. Le bras droit du président Maduro affirme que le Venezuela soutient le peuple équatorien dans sa lutte pour la liberté. Mais c’est le FMI, selon lui, qui porte la responsabilité de la crise.

Un pays très instable sur le plan politique

Cette décision de déplacer l’exécutif est une première en Équateur, rappelle le Wall Street Journal, dans une histoire politique pourtant troublée. « Au cours des 27 dernières années, les Équatoriens n’ont vu que deux présidents terminer un mandat complet de quatre ans ». En Équateur, El Telegrafo condamne non pas le mouvement social lui-même, mais « le vandalisme, la violence dans les rues et les séquestrations, qui ne contribuent pas à changer le pays ». « De fait, pense le journal, le futur des nouvelles générations est entre les mains de qui prendra les décisions dans les prochaines heures ».

La Hora va plus loin et juge que « la démocratie [même] est en danger ». Le quotidien soutient que ce « scénario a été construit et financé » et regrette qu’à nouveau, Internet soit une source de déstabilisation, propice à la propagation de rumeurs. Pour La Hora, ce ne sont pas seulement les négociations avec le FMI et l’indice de risque pays qui sont menacés, mais tout simplement la paix en Équateur. Pour Pagina12, un média argentin classé à gauche, ce qui se passe en Équateur avec Lenin Moreno, est à mettre en lien avec la déroute de ses homologues Mauricio Macri en Argentine et Jair Bolsonaro au Brésil. Une « corrosion de la droite latino-américaine »  pourtant revenue en force au pouvoir dans la région lors des dernières élections.
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Canada : une bataille sans K.O

Au Canada, deuxième débat animé lundi soir à quelques jours des législatives. Le débat rassemblait les six dirigeants des principaux partis au niveau fédéral. Débat en anglais, et pourtant, comme le note Le Devoir, « le Québec [francophone] s’y est taillé une place d’importance ». Car Justin Trudeau et ses adversaires ont largement évoqué la loi sur la laïcité, qui interdit le port de signes religieux à certains employés du secteur public au Québec. Le Premier ministre était attaqué de toutes parts, explique le quotidien La Presse, notamment par son grand rival Andrew Scheer, qui n’a pas hésité à le qualifier de « poseur », et « d’imposteur », alors qu’on « n’avait pas encore atteint la cinquième minute du débat ». « Une vague d’attaques, mais pas de K.O », prévient le journal anglophone Globe and Mail. Même chose pour le Toronto Star qui titre : « Pas de vainqueur clair, au milieu du vacarme ». Le dernier débat, ce sera jeudi, et en français !

États-Unis : malaise à la Maison Blanche

Un mot, maintenant, de la presse aux États-Unis. Sans surprise, de nombreux journaux font leur une sur les déclarations confuses de Donald Trump lundi. Le président américain a annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie avant de mettre la Turquie en garde contre tout excès contre les forces kurdes. Le New York Times se demande si Donald Trump sait ce qu’est sa politique en Syrie. Le journal évoque une « nouvelle série de signaux contradictoires qui ont chamboulé la confiance des alliés et mis des vies en danger ». La décision soulève des réprobations rares de la part des élus de son propre camp, le parti républicain, comme le notent le Dallas Morning News ou encore Arizona Republic qui parle de « tollé ».
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Haïti : quatrième semaine de paralysie

Les principales villes haïtiennes vivent depuis un mois au rythme des manifestations de l’opposition qui demandent la démission du président Jovenel Moïse. Des barricades paralysent toute activité. Gotson Pierre, fondateur et rédacteur en chef du groupe Alterpresse, revient sur la situation ce matin à Port-au-Prince et l’appel au dialogue du président de la Chambre basse.

02:55

Gotson Pierre, fondateur et rédacteur en chef du groupe Alterpresse

Marie Normand

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