Le HCR alerte: les lois antiterroristes risquent de créer de nouveaux apatrides
Plus aucun apatride dans le monde d'ici 2024. C'est le défi que s'est lancé il y a quelques années l'ONU. Plusieurs millions de personnes sont aujourd'hui privées de nationalité. En Inde, en Birmanie, mais aussi en Afrique de l'Ouest et même en Europe, après la dislocation de l'ex-Yougoslavie. Depuis Genève, le HCR prévient : la montée des nationalismes mais aussi les lois antiterroristes risquent de créer de nouveaux apatrides.
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De notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Depuis 5 ans, plus de 220 000 apatrides ont obtenu une nationalité. Le Kirghizistan est même devenu cette année le premier pays à être avoir officiellement régularisé tous les cas d'apatridie sur son sol.
"Pour réduire l’apatridie, notre rôle consiste à aider les gens. Nous ne leur donnons pas la citoyenneté, nous leur rendons un droit qu’ils auraient dû avoir de naissance."
Le HCR (@Le_HCR) October 2, 2019
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Mais la tendance pourrait bien s'inverser, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés, qui constate l'augmentation d'un sentiment anti-migrant. Un sentiment exacerbé par le risque terroriste, notamment en Europe. De ce point de vue, la déchéance de la nationalité pratiquée par certains États risque bien d'être contre-productive.
Carol Batchelor est la conseillère spéciale du HCR sur l'apatridie : « Bien sûr, les actes de terrorisme sont très graves et ils doivent être condamnés. Mais enlever la nationalité de ceux qui les commettent n'efface pas les crimes. Ça ne résout pas le problème. Et dans certains cas, le retrait de la nationalité à des conséquences lourdes pour les enfants de ces personnes. Ces enfants sont innocents : ils ne peuvent pas être tenus responsables pour les actes de leurs parents ».
Il y a quelques semaines, la Suisse a d'ailleurs retiré pour la première fois la nationalité à un binational condamné pour propagande jihadiste. Un parlementaire a même déposé une motion pour demander la déchéance de la nationalité pour des faits similaires, même si cette personne devait se retrouver apatride. Le texte n'a pas encore été étudié par le parlement suisse.
Avoir une nationalité est un droit humain fondamental.
HCR France (@UNHCRfrance) 7 octobre 2019
Toutes les personnes #apatrides ont le droit de dire #JExiste #IBelong pic.twitter.com/FQG4okphvQ
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