Au Pérou, les Vénézuéliens sont présents dans une entreprise sur deux
La présence de près de 860 000 migrants vénézuéliens au Pérou modifie profondément le marché du travail local. Souvent surdiplômés, ils s’imposent de plus en plus dans les entreprises locales.
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Avec notre correspondant à Pisco, Eric Samson
Près d’une entreprise péruvienne sur deux emploie au moins un Vénézuélien. C’est l’une des conclusions d’une étude menée par le portail web Aptitus, spécialisé dans les offres d’emploi, et l’ONG Action contre la Faim.
Surdiplomés
Les Vénézuéliens ayant fui la crise économique et sociale de leur pays sont souvent des professionnels diplômés, prêts à tout pour travailler et envoyer quelques dollars chez eux. Presque tous sont en âge de travailler, 90 % selon Aptitus. Ils sont généralement considérés comme des personnes douées pour les ventes et le contact avec la clientèle.
À Pisco, 350 km au sud de Lima, José Aburto le confirme : « Je loue ma maison, le jardin et la piscine pour des réunions sociales et j’ai besoin d’un employé pour m’occuper des enfants et de leurs parents. Cette année, j’ai choisi d’engager un Vénézuélien et ça se passe très bien. Je le paie le salaire minimum, 50 soles par jour, environ 16 euros. Je n’abuse pas. J’ai été migrant, mes enfants vivent à l’étranger et je n’aimerais pas que l’on abuse d’eux ».
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Tous ne sont pas comme José Aburto. Beaucoup paient leurs employés vénézuéliens tard ou mal, souvent moins que le salaire minimum, et abusent d’eux surtout quand ils n’ont pas de papiers. Même si 41 % des chefs d’entreprise péruviens disent préférer la main-d’œuvre locale, la présence massive de migrants vénézuéliens a déjà des conséquences sur le marché local du travail, tirant certains salaires vers le bas.
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