Crise des opiacés aux États-Unis: le laboratoire Johnson & Johnson condamné
Ce lundi 26 août, le laboratoire Johnson & Johnson a été condamné à payer 572 millions de dollars à l’État d’Oklahoma pour sa responsabilité dans la crise des opiacés qui fait chaque année des dizaines de milliers de morts par overdose aux États-Unis.
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Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Dans sa décision, le tribunal de Norman en Oklahoma estime que Johnson & Johnson a trompé les médecins pendant des années à coup de campagnes marketing agressives pour les inciter à prescrire en masse son médicament anti-douleur à base de fentanyl, tout en en minimisant les risques de dépendance.
Ce produit pourtant très addictif est aujourd’hui au cœur de la crise des opiacés aux États-Unis. Après deux mois de procès, le groupe pharmaceutique est donc jugé responsable de cette crise de santé publique.
Une crise de la dépendance qui, selon les autorités américaines, a fait près de 6 000 morts par overdose rien qu’en Oklahoma et cause plus de 150 décès par jour en moyenne aux États-Unis. Cet État du Midwest particulièrement ravagé par cette épidémie avait porté plainte en 2017 contre plusieurs laboratoires pharmaceutiques dont Johnson et Johnson.
Sa condamnation à un demi-milliard de dollars doit servir à financer les programmes de lutte contre la toxicomanie, mais le groupe a immédiatement fait appel. Une quarantaine d’autres États américains ont déjà lancé des procédures similaires.
Au total plus de 2000 plaintes sont en cours à l’échelle nationale. Le prochain procès doit débuter en octobre dans l’Ohio alors qu’aux États-Unis, ces procédures sont déjà comparées aux actions en justice contre l’industrie du tabac dans les années 90.
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