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Revue de presse des Amériques

À la Une: le torchon brûle entre le Brésil et la France

Dans l'entourage du président brésilien Jair Bolsonaro, la rhétorique anti-Macron se poursuit.
Dans l'entourage du président brésilien Jair Bolsonaro, la rhétorique anti-Macron se poursuit. REUTERS/Adriano Machado
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Le gouvernement brésilien poursuit sa rhétorique anti-Macron. Dans la nuit de lundi à mardi 27 août 2019, Brasilia a opposé une fin de non-recevoir à l’aide d’urgence proposée par les pays du G7. Explication d’Onyx Lorenzoni, chef de cabinet du président brésilien Jair Bolsonaro (une fonction équivalente à celle d’un Premier ministre), dans une interview accordée au site d’information G1 : « Nous vous remercions (c’est-à-dire le G7, NDLR), mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe ».

Et Onyx Lorenzoni de poursuivre : « Macron n’arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays ? », dans une allusion à l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame-de-Paris le 15 avril dernier. Selon le chef de cabinet, le Brésil pourrait « apprendre à n’importe quel pays comment protéger la forêt amazonienne ». Et il termine sa charge contre la France en priant le président français de s’occuper de ses « colonies », des propos qui reprennent les précédentes attaques du président Jair Bolsonaro à l’encontre d’Emmanuel Macron.

Des propos condamnés par la presse brésilienne

C’est en Une du journal O Globo : « Le ministère des Affaires étrangères attaque la France », titre le quotidien. Car à l’instar du président et de son chef de cabinet, le ministère s’en prend à la France, qu’il accuse de  formuler des « insinuations douteuses sur le principe de souveraineté nationale ». « Le président Jair Bolsonaro a raison de défendre les intérêts nationaux », écrit O Globo, « mais il ne doit pas insulter le président d’un autre pays. Jair Bolsonaro doit encore apprendre à traiter les sujets sous une forme non personnelle », ajoute le quotidien. L’État brésilien a des intérêts qui peuvent diverger de l’opinion personnelle de son président. Au moins le président a mobilisé l’armée pour combattre les incendies dont il niait encore l’existence il y a quelques jours, ajoute Folha de Sao Paulo.

L’armée commence ses opérations dans l’État de Rondonia

Une centaine de soldats ont été mobilisés dans la capitale Porto Velho pour combattre les flammes, écrit le site d’information G1. Porto Velho qui se trouve depuis plus d’un mois sous un épais nuage de fumée. Les conséquences sur la santé se font déjà sentir, selon G1. L’hôpital de la ville a traité plus de 300 enfants avec des difficultés respiratoires. Hier, les autorités ont dû fermer l’aéroport de Porto Velho à cause de la fumée qui empêchait le décollage et l’atterrissage des avions.

Des entreprises américaines pour exploiter l’Amazonie

« L’Amazonie est brésilienne », ne cesse de clamer le gouvernement de Brasilia face à la mobilisation internationale. Et pourtant le gouvernement a sollicité des entreprises américaines pour exploiter les richesses immenses de cette région. C’est une enquête à lire sur le site d’information The Intercept. Les contacts entre les autorités brésiliennes et des lobbyistes du parti républicain ont été établis très vite après l’arrivée au pouvoir du président Jair Bolsonaro. Ces lobbyistes doivent aider le Brésil à trouver des compagnies américaines susceptibles d’investir dans l’exploitation de la  forêt amazonienne, écrit The Intercept. Il s’agit de vendre des terres au profit de l’agro-industrie ou de l’extraction minière.

Bolsonaro, ce président incendiaire, écrit pour sa part le journal canadien Le Devoir dans son éditorial. En notant que dans la Bolivie voisine, « le président "socialiste" Evo Morales ne fait guère autrement ». Derrière les beaux discours sur la défense de la « Terre mère », y est appliquée « une politique économique largement soumise à des forces du marché qui font passer le développement national par la croissance de l’élevage et des monocultures de soja et de canne à sucre. Comme au Brésil ».

Le chef de la police nationale haïtienne n’est pas reconduit

Michel Ange Gédéon, dont le mandat de trois ans expire cette semaine, ne sera pas reconduit. Une décision prise par le président Jovenel Moise. D’après Le Nouvelliste, Michel-Ange Gédeon, « dans un contexte politique tendu, a garanti l’ordre public lors de manifestations contre un président Jovenel Moïse qui a toujours eu une certaine méfiance envers ce chef de police nommé par l’ex-président Jocelerme Privert ».

D’après le Miami Herald, des diplomates en poste à Port-au-Prince auraient œuvré pour que le chef de la police soit reconduit. Le journal cite Pierre Esperance, avocat des droits de l’homme, qui regrette la décision du président : « Sous Michel Ange Gédéon, la police avait du courage ! »

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